Intervention de Ericka Bareigts

Séance en hémicycle du lundi 23 juillet 2018 à 16h00
Liberté de choisir son avenir professionnel — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEricka Bareigts :

Nous ne le comprenons absolument pas. Et, dans le même temps, il y a une certaine dichotomie sur ce sujet puisque de nombreux salariés en situation de handicap ont vu leur prime d'activité, qui représentait parfois 10 % à 15 % de leurs ressources, supprimée à partir du 1er juillet.

Le rendez-vous est manqué également pour la France océanique. Pourtant, nos territoires des outre-mer souffrent de nombreuses spécificités, avec notamment leurs très forts taux de chômage, du fait de leur démographie et de leur géographie. Ils ont dans le même temps de forts potentiels qui auraient mérité un vrai débat devant la représentation nationale, comme je l'ai dit en séance. Heureusement, la délégation des outre-mer s'est fortement mobilisée, amenant à l'adoption de deux amendements par la représentation nationale, deux amendements que j'ai eu l'honneur de présenter, non modifiés au Sénat, permettant d'ouvrir des espaces nouveaux de formation pour les jeunes dans leur bassin océanique. Deux seulement, allais-je dire, madame la ministre ! Mais je vous remercie d'avoir, au cours des débats, pris conscience des enjeux des territoires ultramarins et de nous inviter, à partir de la rentrée, à co-construire les dispositions qui leur seront dédiées. Je sais que vous avez réitéré cette proposition devant les sénateurs.

Pour en revenir au texte dans sa globalité, le groupe Nouvelle Gauche est, comme beaucoup d'entre nous, pour sa simplification. Mais celle-ci ne peut à elle seule être l'alpha et l'oméga d'une réforme de la formation professionnelle, de l'apprentissage et de l'assurance chômage. La simplification ne doit pas se faire au détriment des protections légales envers les apprentis, dont le statut se rapprochera du droit commun. La simplification n'est pas la monétisation à 12 euros d'une heure de formation lorsqu'on sait qu'une heure de formation coûte aujourd'hui en moyenne 37 euros. La simplification, ce n'est pas non plus un traitement différent entre les salariés du privé et les agents publics qui, eux, conserveront une valorisation en heures.

Quant à l'émancipation, ce n'est ni rendre obligatoire la mobilisation des crédits du CPF de la personne, dans le cadre d'une reconversion professionnelle par exemple, ni obliger le demandeur à abonder financièrement le coût de sa formation si ses droits, ou plutôt ses crédits formation, ne sont pas suffisants.

Nous continuerons bien sûr à défendre nos positions mais, pour l'heure, le groupe Nouvelle Gauche votera contre ce texte.

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