Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du mardi 24 juillet 2018 à 21h30
Liberté de choisir son avenir professionnel — Article 15 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Restons-en aux éléments factuels, madame la ministre. Entre-temps est intervenue une réforme des régions, qui a quelque peu modifié les conditions d'exercice de leurs compétences. Ce n'a pas été un exercice facile. Non seulement le délai semble court pour juger de leur capacité à se charger de la politique de l'apprentissage, mais n'oublions pas qu'on a modifié leur équilibre budgétaire et leurs compétences.

D'autre part, on a tendance à croire, dans cet hémicycle, que tout ira mieux si on laisse la main aux organismes professionnels. Dans le département du Vaucluse, j'ai constaté que certains centres faisaient l'objet de disputes entre les branches, ou qu'en raison de divergences entre dirigeants d'une même branche professionnelle, on s'est échiné, d'un département à l'autre, à tuer tel ou tel centre. Parfois, la région est venue protéger un centre qui pouvait d'ailleurs obtenir d'excellents résultats, mais qui n'avait pas l'heur de plaire à ces autorités. Je vous mets donc en garde contre l'approche simpliste, selon laquelle tout irait mieux si l'on s'en remettait aux acteurs de terrain.

Au reste, un des arguments en faveur de la région est que celle-ci est précisément un acteur de terrain, proche des citoyens. C'est d'ailleurs ce qui justifie la décentralisation, dont vous remettez en cause la philosophie.

Enfin, madame la rapporteure, vous avez cité les maisons familiales rurales. Si cela vous intéresse, je vous inviterai un jour dans ma circonscription, où certaines de ces maisons, proches de la faillite, ont été sauvées grâce à l'argent de la région.

Certes, vous croyez en la libéralisation et en la mise en concurrence, mais vous oubliez les territoires les plus fragiles, sur lesquelles les branches professionnelles ne sont pas en mesure d'intervenir. Et vous oubliez que l'action publique est parfois nécessaire pour sauver des structures qui, sans elle, auraient disparu.

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