Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du mercredi 25 juillet 2018 à 21h30
Immigration maîtrisée droit d'asile effectif et intégration réussie — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot, rapporteure pour avis :

Des aires de jeux dans les centres de rétention, voilà donc où commence votre humanité ? En vérité, celle-ci disparaît avant même d'être apparue. Elle croule sous le poids de votre cynisme apparent – apparent, car le cynisme suppose tout de même d'avoir un rapport au réel assez constitué pour le manoeuvrer.

Vous rendez-vous compte qu'en maltraitant ainsi des personnes par dizaines de milliers, vous préparez votre propre chute et mettez en danger ce qui, à soi seul, définit notre pays : la République ? Que, dès lors, vos petits coups tactiques pour occuper tel ou tel espace sur l'échiquier politique, en poussant par ailleurs certains à la surenchère, n'auront plus aucune espèce de sens ?

Vous appelez les centres d'hébergement d'urgence à réaliser 57 millions d'euros d'économies d'ici à 2022. Pour une structure associative comme Aurore, dont j'ai rencontré les responsables, cela suppose 15 % de réduction budgétaire, avec le passage de 8 à 7 millions d'euros de budget, soit 1 million de moins. Pensez-vous que ces centres puissent continuer à fonctionner correctement et à accueillir dignement les personnes qui s'y rendent dans ces conditions ?

En outre, vous avez demandé aux centres d'hébergement d'urgence de migrants de se déterminer d'ici à septembre pour choisir entre le statut de centre d'hébergement de réfugiés et celui d'hébergement d'urgence pour demandeurs d'asile : encore un moyen, pour vous, de faire le tri entre les bons et les mauvais migrants. Vous leur demandez aussi de passer d'un budget alloué quotidiennement de 35 euros par jour et par personne à 31,5 euros, pour vous acheminer vers un chiffre de 25 euros par personne, avec interdiction d'offrir un service de restauration. Cette mesure privilégie les hôtels, dans lesquels l'insuffisance de l'accompagnement limite fortement les possibilités d'insertion des personnes hébergées.

Je vous assure, monsieur le ministre d'État, que ce n'est pas par goût de la polémique

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