Intervention de Sébastien Chenu

Séance en hémicycle du mercredi 25 juillet 2018 à 21h30
Immigration maîtrisée droit d'asile effectif et intégration réussie — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Chenu :

… que vous avez choisi de poursuivre les travaux comme si de rien n'était. J'en profite pour rappeler à M. François Pignon-Rebeyrotte que le dîner est fini !

Les semaines se sont écoulées, mais depuis la première lecture du projet, régulièrement marquée par de nombreux drames de l'immigration massive et incontrôlée, mais sans surprise, nous nous retrouvons face à un texte tout aussi inconséquent que le précédent, sinon plus encore.

En effet, il n'y est même plus question de réduire de moitié le délai accordé aux déboutés du droit d'asile pour faire appel devant la Cour nationale du droit d'asile. Que reste-t-il donc alors de ce texte ?

Je ne vois que des propositions faiblardes, ponctuelles, pour gérer le flux des migrants. À aucun moment, il n'est question de prendre en compte les angoisses ô combien légitimes de nos compatriotes. La majorité de cet hémicycle distingue la question des migrants de l'essentiel, ce sentiment qu'ont les Français de ne plus vivre en France. Il en va de même dans le reste de l'Europe.

Nos dirigeants, avec le mépris qui les caractérise, dont l'actualité nous donne de nombreux exemples, préfèrent accuser la lèpre populiste quand les résultats électoraux les obligent à se confronter à cette inquiétude populaire. Mais qu'est-ce donc que cette lèpre populiste si ce n'est la réaction viscérale, tel un instinct de survie, de peuples qui ne se sentent plus représentés par des institutions prétendant parler en leur nom ?

Je salue à cette occasion le courage et l'action du ministre Matteo Salvini, qui, se moquant des diktats et des humanistes de salon, s'en tient à appliquer le programme pour lequel il a été élu et dont la ligne est claire : redonner à l'Italie le pouvoir de maîtriser son destin.

Cela ne plaît pas à nos gouvernants, bien sûr. Visiblement, certains peuples auraient le droit de perdurer dans leur être et d'autres non. Des pays asiatiques comme le Japon refusent l'immigration sans que cela perturbe nos belles âmes, bien trop occupées à traiter de tous les noms les pays d'Europe centrale et de l'Est revendiquant leurs frontières.

Votre Europe de Maastricht s'est en effet construite sur la limitation du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. La religion des droits de l'homme et de l'État de droit y a remplacé le droit de l'État et celui des peuples. À chaque image de navire chargé à craquer d'illégaux se déversant sur les rives de l'Europe, c'est l'opinion publique qui devient chaque fois un peu plus réfractaire à l'idée d'accueil. Comment pourrait-il en être autrement ? Les équilibres culturels de notre pays ont été bouleversés par une immigration non plus de travail, mais de peuplement, qui rouille les mécanismes d'assimilation, ceux-là mêmes qui avaient pourtant fonctionné avec les immigrés européens, vietnamiens ou cambodgiens.

L'assimilation républicaine, nous le savons tous, est le plus cuisant des échecs français depuis les années 1980, tandis que les phénomènes de délinquance généralisée et de radicalisation islamique sont devenus une réalité tristement banale.

L'actualité de ce soir, d'ailleurs, celle de cette jeune élue UDI, séquestrée par sa famille qui souhaite lui imposer un époux en Algérie, devrait vous rappeler tous vos échecs. Votre silence illustre une forme de culpabilité.

C'est ainsi qu'à force d'être excessive jusqu'à l'absurde, l'immigration a tué la tolérance migratoire. Le point de non-retour est proche. Selon les prévisions des géographes, c'est toute la jeune Afrique qui, par dizaines de millions, est en marche vers le vieux continent.

Soit nous parvenons à anticiper ce gigantesque mouvement de population, soit nous disparaîtrons sous le flot migratoire. Ce n'est pas cette série de mesurettes timorées qui seront d'une quelconque utilité quand viendra l'heure d'endiguer ce cataclysme.

Les groupes esclavagistes extrêmement puissants déstabilisent l'Europe et l'Afrique en amassant de gigantesques fortunes. Connaissez-vous le prix d'une place sur l'Aquarius ou le Lifeline ? 3000 euros par tête, récoltés par des mafieux qui rient à gorge déployée de votre bonne conscience et de votre stupidité.

Ils dépouillent les malheureux de leur argent, les abandonnent en pleine mer et tirent les fusées de détresse, attendant que les Européens leur viennent en aide et les amènent sur nos côtes plutôt que de les reconduire dans les ports africains.

Par leur passivité, nos dirigeants font preuve d'un aveuglement, d'une impuissance et d'une lâcheté qui a peu de précédents historiques. Nous assistons à une véritable débâcle de l'autorité publique dans toute l'Europe, pas seulement dans ce domaine.

Cette défaillance déchire le continent européen et ravive les tensions entre les nations.

Le droit d'asile n'a jamais consisté dans le transfert de population d'un pays à l'autre. Si nous voulons rester fidèles à la notion même du droit d'asile, nous le réserverons aux véritables victimes des persécutions en examinant sur place les dossiers individuels par le biais de nos ambassades et de nos consulats. Nous sauverons ainsi des vies en évitant aux malheureux de traverser la mer au péril de leurs vies, et nous mettrons nos pays à l'abri d'une immigration illégale massive qu'ils ne peuvent plus supporter.

Tout cela nous donne aujourd'hui raison, tout continuera à nous donner raison demain.

Ce projet de loi est inconséquent au regard des immenses enjeux qui nous attendent, aussi ne le voterons-nous pas. Nous continuerons de porter nos amendements dans le débat public comme autant de solutions et de réponses à votre aveuglement coupable. « Coupable », un mot qui, ce soir, doit résonner bizarrement aux oreilles de la République en vrac.

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