Intervention de étienne Gangneron

Réunion du mardi 3 juillet 2018 à 16h15
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

étienne Gangneron, vice-président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) :

Je suis agriculteur « bio » depuis plus de vingt ans dans le Cher et, dans le cadre de mes fonctions à la FNSEA, je m'occupe des questions relatives à la chaîne alimentaire, au bien-être animal, à l'agriculture biologique et à l'alimentation. Je suis accompagné par Annick Jentzer, qui est chef de service « économie des filières » de la FNSEA.

La FNSEA s'est très fortement investie dans les États généraux de l'alimentation. (EGA). Nous avons notamment participé à l'atelier 9, dans lequel les sujets que vous étudiez, notamment celui d'une alimentation favorable à la santé, ont été très longuement abordés dans cinq ateliers et divers groupes de travail.

Je relèverai quelques points qui nous semblent très importants. Tout d'abord, le principal enjeu est de redonner de la valeur à notre alimentation, tout en améliorant la qualité des produits. Dans le même temps, les contrôles aux frontières doivent protéger le consommateur des modes de production interdits en France, l'origine « France » doit être valorisée – c'est un point très important – et il faut répondre à la demande de transparence du consommateur en ce qui concerne notamment l'origine des produits. L'amélioration de la qualité nutritionnelle des aliments et de l'alimentation reste un enjeu majeur, de même que l'éducation du consommateur, qui doit être conscient de l'importance d'avoir une alimentation équilibrée et diversifiée, à laquelle doivent être associées les notions de plaisir et de convivialité. Par ailleurs, il faut s'assurer de l'efficacité des messages adressés aux consommateurs afin de réduire les problèmes liés à la nutrition et, bien sûr, harmoniser les dispositifs d'étiquetage nutritionnel au niveau européen. Nous avons beaucoup travaillé sur cette question ô combien complexe.

J'évoquerai, pour conclure, la situation de l'agriculture biologique, puisque vous avez indiqué, monsieur le président, que les importations augmentaient dans ce secteur. Je sais, pour avoir été président de l'Agence Bio pendant deux ans, que la conversion et les surfaces engagées en agriculture biologique se développent de manière importante. Hélas ! ce développement ne suffit pas à répondre à l'engouement des consommateurs pour ce mode de production. C'est d'autant plus dommage que les produits d'importation n'obéissent pas tous aux mêmes cahiers des charges que ceux qui sont imposés aux producteurs européens. En outre, un nouveau règlement européen prévoit que l'importation des produits « bio » sera soumise au régime de l'équivalence et non à celui de la conformité. Ce régime fonctionne de la même manière que les traités : les modes de production font l'objet d'un accord politique. Ainsi, nous allons continuer à importer des États-Unis des produits « bio » cultivés de manière hydroponique, donc sans lien au sol, ce qui est proscrit dans le cahier des charges européen.

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