Intervention de Philippe Vigier

Réunion du jeudi 19 juillet 2018 à 9h00
Commission d'enquête sur l'égal accès aux soins des français sur l'ensemble du territoire et sur l'efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieux rural et urbain

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier, rapporteur :

Mes chers collègues, je vais essayer de faire le travail de la manière la plus positive et constructive possible. M. Garot peut le dire : j'ai déposé des propositions de loi visant à faciliter l'accès aux soins, que ses amis ont découpées en tranches ! Et sous la présidence de Nicolas Sarkozy, c'est Guy Lefrand, le suppléant de Bruno Le Maire, qui était médecin, qui l'a fait.

Je ne vous ai pas dit que c'était l'alpha et l'oméga. Allez donc voir le système anglais dans lequel, si vous n'avez pas d'argent, vous n'êtes pas soigné. Je peux vous en parler car j'ai une fille en Angleterre. Une consultation chez le gynécologue coûte 550 livres ! Il y a les médecins du coin, et ensuite il y a les médecins affectés. Il se trouve que je l'ai accompagnée chez un généraliste affecté ; cela reste pour moi une expérience forte ! Un grand pays comme le nôtre doit aussi avoir une modélisation de l'accès aux soins. A priori, ce n'est pas facile. Mais je ne voudrais pas que l'on en arrive à ce stade-là.

On devrait pouvoir s'en sortir avec ce cortège de mesures qui viennent à l'esprit de chacun. Nous avons écouté le Conseil de l'Ordre, et même un président de conseil de l'Ordre, dont je vous conseille le livre, où il est écrit que le système va exploser. Sans oublier ce médecin de Seine-Saint-Denis, dont le parcours est passionnant, ou Patrice Diot, le patron des doyens, qui m'a conseillé de foncer.

J'ai envie de vous dire que c'est un peu la dernière sortie avant l'autoroute. Personnellement, je préfère être tout à fait libre, mais malheureusement, j'ai peur qu'on n'y échappe pas. Une fois de plus, comme Guillaume Garot l'a très bien dit, et son expérience ministérielle l'autorise à le dire de façon encore plus forte que nous, c'est à nous d'être des « aiguillons ». Soyons le, dans le respect de chacun.

Ce que je dis là, je l'ai répété partout. On l'a dit à la ministre, qui est très sensible à toutes ces questions. Mme Firmin-Le Bodo, qui connaît formidablement bien les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), lui a ouvert les yeux – dans cette même salle, mardi dernier. On ne peut pas en vouloir à la ministre : elle a un profil hospitalier, et d'immenses qualités que je respecte. Mais, malheureusement, elle ne voit pas tout.

Aujourd'hui, le poids de la technostructure est énorme, et pas seulement dans le domaine de la santé : c'est également vrai en matière de finances – je suis bien placé pour le savoir en tant que rapporteur spécial de la commission des finances, et le rapporteur général s'en est également fait l'écho dans la presse ces derniers jours.

En tout état de cause, je me félicite de la qualité et de l'ampleur du travail accompli par notre commission d'enquête, qui contribuera, je l'espère, à améliorer les choses.

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