Intervention de Olivier Touzé

Réunion du jeudi 12 juillet 2018 à 10h15
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Olivier Touzé, directeur développement durable du groupement Les Mousquetaires Intermarché :

En ce qui concerne l'importation de produits étrangers « bio », je ne vous cache pas que nous sommes inquiets. Nous avons lancé une étude sur la traçabilité des produits à marque propre « Bio » pour déterminer d'où provenaient les matières premières et les certificats. Une pizza bio contient plusieurs matières premières dont on ne connaît pas la provenance. Nous travaillons donc sur cette question.

L'administration doit également collaborer, notamment sur la partie réglementation et reconnaissance des certificats. Le label européen en agriculture biologique a ses qualités, mais nous ne savons pas ce qui se passe en dehors de l'Europe. Les laboratoires ne sont pas toujours connus, des certificats circulent dont nous ne connaissons pas la provenance.

Nous devons donc avoir une reconnaissance internationale – c'est l'objectif de l'IFS. Nous étions très inquiets concernant l'approvisionnement et la sécurité alimentaire dans les pays non européens. Aujourd'hui, nous le sommes moins, des référentiels ayant été mis en place. Je renvoie la balle à l'administration pour que ces référentiels soient communs à tous les pays, qui disposent d'ailleurs, eux aussi, d'organismes d'accréditation.

Enfin, s'agissant du « sans pesticides », nous ne pouvons pas vendre que des produits sans pesticides. L'agriculture se transforme, l'agro-écologie est un bon système qui regroupe le bio, la HVE, des démarches plus performantes telles que la démarche Demeter ou Nature et Progrès, la permaculture ou encore l'agroforesterie.

Mais les agriculteurs qui ont choisi un certain mode de culture il y a trente ans ne peuvent pas le changer du jour au lendemain : les investissements sont trop lourds. Dans la transformation du marché de l'oeuf de poule, par exemple, nous sommes passés du code 3 au code 2 ; c'est une transformation qui doit également être appréciée au niveau économique.

L'agroécologie, avec certaines techniques, permettra d'évoluer sur la question des pesticides, mais il n'y aura pas uniquement des cultures « sans pesticides ». Le hors-sol n'est pas accepté, par exemple, dans le référentiel bio mais pourrait être une solution à la limitation de certains intrants. Le référentiel sans pesticides, c'est du hors sol.

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