Intervention de Stéphane Mazars

Réunion du lundi 23 juillet 2018 à 14h10
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Mazars :

Monsieur le préfet, je voulais revenir avec vous sur le fameux épisode du 1er mai au soir, dans la salle de commandement de la préfecture. À plusieurs reprises, vous nous avez indiqué que vous aviez été étonné de la présence de M. Benalla. Pourquoi êtes-vous étonné ? Au-delà de cet étonnement, est-ce que vous vous interrogez sur sa présence ? Interrogez-vous vos collaborateurs ? Essayez-vous de savoir pourquoi M. Benalla est, ce soir-là, parmi vous dans la salle de commandement ?

Le lendemain, vous êtes avisé par les services de l'Élysée de ce qui s'est passé. Vous allez parfaire votre information en visionnant vous-même la vidéo. C'est alors que vous revient la scène de la veille au soir. À ce moment-là, que faites-vous ? Vous demandez-vous ce qu'il faisait là, la veille au soir, qui l'avait introduit et pourquoi ? Essayez-vous d'avoir un minimum d'informations sur ce qui a pu réellement se passer ?

Pardonnez-moi d'être un peu redondant mais je voudrais aussi revenir sur la raison du non-signalement des faits à l'IGPN. M. Benalla ne relève pas de l'IGPN puisqu'il n'est pas fonctionnaire de police, dites-vous. Je suis quand même étonné. Même si on ne peut pas employer le terme à ce moment-là, on peut subodorer qu'il a usurpé l'identité d'un policier. Il participe à une opération effective de police, au milieu de policiers. Vous savez que le statut d'observateur induit la présence d'un tuteur. Pourquoi ne pas avoir saisi l'IGPN, a minima, quitte à ce que l'inspection fasse ensuite le tri entre ceux qui relevaient de ses services et les autres ?

J'en viens aux personnes victimes des violences commises par M. Benalla. Nous savons à présent qu'elles ont été victimes de violence. Sur le moment, le 1er mai, on pouvait penser que M. Benalla intervenait pour les interpeller, et que ces exactions et violences inadmissibles étaient commises dans le cadre de cette interpellation. Ces personnes ont-elles été véritablement interpellées et conduites au commissariat ? Pour ma part, je ne le sais pas. Peut-être que certains de mes collègues le savent. Cette interpellation a-t-elle donné lieu à des procès-verbaux dressés au commissariat ? A-t-on pu savoir pourquoi ces personnes se sont retrouvées au commissariat ? Quelles réponses ont-elles donné aux forces de l'ordre qui ont dû les interroger ?

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