Intervention de Alain Gibelin

Réunion du jeudi 26 juillet 2018 à 14h05
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Alain Gibelin, directeur de l'ordre public et de la circulation à la préfecture de police de Paris :

Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, je tenais à vous remercier de m'offrir la possibilité de m'exprimer sur ce point précis. J'imagine que vous m'interrogerez ensuite sur des éléments nouveaux, apparus notamment ce matin dans certaines déclarations.

Certains ont parlé, de manière fort inopportune, de « rétropédalage ». En regardant ma prestation sur internet dans le courant de la nuit, je me suis aperçu que j'avais mal entendu – mal reçu ou mal compris – la question qui m'était posée, ou plus exactement que je m'étais fourvoyé quant au périmètre temporel sur lequel elle portait, et que j'y avais apporté en toute bonne foi – j'insiste là-dessus – une réponse inexacte.

Pourquoi ai-je confondu les dates du 18 mai et du 18 juillet ? Pour une raison très simple : dans mon vécu personnel de l'« affaire Benalla », deux dates me viennent immédiatement à l'esprit, parce que j'ai été directement concerné ces jours-là, choqué et interpellé dans mon quotidien professionnel : il s'agit d'abord du 2 mai, date à laquelle je me suis aperçu que des fonctionnaires relevant de mon autorité ont organisé sans m'en rendre compte – j'aurai l'occasion de préciser ce point – un déplacement de M. Benalla, dans un contexte professionnel, avec un accompagnement de fonctionnaires de mes services. J'ai appris fortuitement ce déplacement par la vidéo qui a été révélée et portée à ma connaissance – j'ai été précis sur ce point – par M. le préfet de police, ou plus exactement par son directeur de cabinet. Celui-ci m'a fait part de son existence par un appel téléphonique, à dix heures ou dix heures trente le matin.

Le 18 juillet, l'affaire a été portée à la connaissance de l'opinion publique par le journal Le Monde. Ce même jour, deux fonctionnaires relevant de mon autorité et un fonctionnaire relevant de l'autorité du cabinet du préfet de police se sont livrés à des actes sur lesquels je ne m'étendrai pas, puisqu'ils font l'objet d'une enquête judiciaire, et qui ont été portés à ma connaissance dès le lendemain matin. Pour la deuxième fois, je me suis senti trahi – pour dire les choses très clairement, très humainement et très simplement.

Ces deux dates sont pour moi le référent fort de l'« affaire Benalla ». Lorsque Mme la députée Marine Le Pen me pose la question – j'ai réécouté la bande, elle dit très clairement le 13 mai…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.