Intervention de Clémentine Autain

Séance en hémicycle du mercredi 1er août 2018 à 15h00
Immigration maîtrisée droit d'asile effectif et intégration réussie — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémentine Autain :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, j'entendais hier, dans notre hémicycle, le Premier ministre défendre son bilan – votre bilan – et, à cette occasion, vanter le projet de loi asile et immigration, prétendument équilibré, alliant humanité et fermeté – c'est le refrain que nous avons entendu tout au long de l'examen de ce texte funeste.

Monsieur le ministre de l'intérieur, je me souviens vous avoir interpellé à la fin de la première lecture pour que vous nous disiez précisément où sont, dans ce projet de loi, les éléments d'humanité. Vous êtes resté impassible sur votre banc. Et pour cause : les avancées, du point de vue des droits et protections accordés aux immigrés et aux réfugiés, y sont introuvables. Le texte durcit les conditions d'accueil, broie le droit d'asile et instaure de nouvelles dispositions législatives dangereuses pour les droits humains et pour les libertés individuelles.

Quand on vous écoute, vous dégoulinez tous – le Président de la République en tête – de formules sur la liberté, l'humanisme, la bienveillance, « et en même temps », vous concoctez une loi qui va brutalement s'abattre sur des êtres humains.

Des seuils inacceptables du point de vue du devoir minimal d'humanité ont été franchis. Ce que vous vous apprêtez à voter, c'est la loi la plus sévère, la plus sinistre qu'ait connue notre pays dans ce domaine depuis plusieurs décennies. Même sous Nicolas Sarkozy, la France n'était pas allée aussi loin.

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