Intervention de Marlène Schiappa

Séance en hémicycle du mercredi 1er août 2018 à 15h00
Lutte contre les violences sexuelles et sexistes — Présentation

Marlène Schiappa, secrétaire d'état chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes :

Je suis ravie de voir que la sagesse et l'esprit de responsabilité l'aient emporté sur les considérations partisanes. Vous avez su montrer qu'au-delà des oppositions, les parlementaires peuvent travailler ensemble, toujours avec le soutien du Gouvernement, et qu'ils sont résolument mobilisés dans la lutte contre toutes les formes de violences sexistes et sexuelles.

Certains nous avaient annoncé une loi clivante, mais c'est au contraire une loi consensuelle qui a été validée par la commission mixte paritaire, qui sera votée aujourd'hui. Elle n'en est pas moins forte et ambitieuse. Ce résultat a été possible, parce qu'au-delà de la commission mixte paritaire conclusive, les parlementaires se sont saisis de ce texte et l'ont considérablement enrichi par leurs nombreuses contributions, quel que soit leur banc, pour renforcer l'arsenal protecteur que nous sommes en train de construire ensemble.

Notre loi est un pilier essentiel, indispensable, de cet édifice, mais elle s'inscrit dans un dispositif global, dont les mesures se déploient jour après jour. Ainsi, dès la rentrée, nous mettrons en place les contrats locaux de lutte contre les violences, notamment intrafamiliales, qui permettront un meilleur repérage des victimes par un travail en réseau des professionnels de la santé, de la justice, des forces de l'ordre et du tissu associatif.

Comme nous l'avions annoncé, le ministère de l'intérieur ouvrira, en septembre prochain, une plateforme de signalement gérée par des policiers spécifiquement formés par la mission interministérielle de protection des femmes, pour informer et orienter les victimes de violences sexistes et sexuelles. J'ajoute que dix centres de prise en charge des psycho-traumas seront ouverts dans les territoires, à titre expérimental, d'ici la fin de l'année.

La lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail est également une priorité, comme en attestent les dispositions du projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, que vous venez d'adopter. Ces mesures vont renforcer considérablement les outils qui devront être déployés par les entreprises pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans la sphère professionnelle. Je rappelle par ailleurs que nous consacrons cette année un million d'euros supplémentaires au financement d'initiatives portées par des organisations, des syndicats ou des associations, via un appel à projets qui a été lancé au mois de mai, et dont nous avons attribué les fonds la semaine dernière.

Vous le savez, nous portons une attention toute particulière aux plus jeunes, dont témoigne le travail que nous avons engagé avec le ministre de l'éducation nationale pour sensibiliser les enfants, dès le plus jeune âge, au respect d'autrui, au respect de son corps et à la notion de consentement. Ainsi, un référent « égalité » sera nommé dans chaque établissement scolaire afin d'accompagner les élèves, et les séances d'éducation à la vie affective et sexuelle, prévues depuis la loi de 2001, seront appliquées sur tout le territoire. La mallette des parents intégrera, entre autres, des outils relatifs à la lutte contre l'exposition précoce à la pornographie.

En septembre, nous lancerons aussi une grande campagne de communication, avec des spots télévisés à destination des témoins de violences. Les violences envers les femmes ne doivent plus être considérées comme une question privée, dont on n'aurait pas à se mêler. C'est un véritable enjeu de société, qui nous concerne toutes et tous. Savoir qu'un voisin est en train de frapper son épouse, chez lui, dans son appartement, à l'abri derrière ses murs, ce n'est pas une question privée qui le regarde. C'est une question de société, et il faut le dénoncer.

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