Intervention de Clémentine Autain

Séance en hémicycle du mercredi 1er août 2018 à 15h00
Lutte contre les violences sexuelles et sexistes — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémentine Autain :

Si nous en sommes là, c'est que la première lecture n'avait pas été fameuse. Ce projet de loi est loin d'être à la hauteur, non seulement des besoins de notre société en ce domaine, mais également du mouvement #MeToo qui s'est élevé dans notre pays, lequel a permis que des femmes posent en nombre des mots sur ce qui est, hélas, d'une très grande banalité, les agressions sexuelles, le harcèlement et le viol.

Pendant très longtemps, ces faits ont été tabous. On n'en parlait pas, ils étaient censés relever de la sphère privée. Progressivement, grâce à la mobilisation des mouvements féministes dans les années 1970, ces violences ont été sorties du silence. L'effet de bascule lié au mouvement #MeToo a permis de taper du poing sur la table. En dénonçant les viols et les violences sexistes qu'elles subissaient, les artistes d'Hollywood ont libéré la parole de millions de femmes dans le monde. Elles ont enfin pu, sur les réseaux sociaux, ou dans leur environnement privé, exprimer leur souffrance. C'est la condition sine que non pour que des plaintes puissent être déposées et que la justice fasse son travail.

Dès lors que le mouvement était engagé, quelle était la responsabilité des pouvoirs publics ? Ils devaient accompagner, par des mesures concrètes, le mouvement de la société. Or ce texte, même dans sa deuxième mouture, ne répond aucunement à ce besoin.

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