Intervention de Roland Lescure

Réunion du mercredi 18 juillet 2018 à 9h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoland Lescure, rapporteur général :

Je serai bref, afin qu'un maximum de députés puissent vous interroger. J'exprimerai tout de même une remarque, avant de vous poser une question. J'ai moi-même péché, puisque j'ai travaillé durant une dizaine d'années dans un fonds de pension ! Il s'agissait d'un fonds de pension public au Canada, chargé de la gestion des retraites des fonctionnaires de l'équivalent du régime général dans ce pays. Ces fonds ont par nature un horizon d'investissement très long et constituent, en pratique, pour le Canada, pour le Québec, mais aussi pour une bonne partie du monde, une réserve de capital de long terme qui manque cruellement en France. Je souhaiterais donc vraiment que, dans le cadre de ce débat, l'on puisse évoquer l'ensemble de la panoplie des investisseurs qui investissent sur les marchés financiers, y compris ceux qui, en allongeant l'horizon, tiennent compte de manière très concrète de la capacité des entreprises à allonger elles-mêmes le leur et à tenir compte des enjeux environnementaux. Le fonds auquel j'appartenais, par exemple, était investi dans des sociétés minières – dont certaines intègrent les enjeux environnementaux. Les fonds d'investissement publics ont, je pense, cette vocation et cet intérêt. Ils montrent l'exemple, sauf en France où nous n'avons pas d'investisseurs de long terme, ou très peu. Je pense que l'un des enjeux de la loi PACTE est aussi, par le développement accéléré de l'intéressement et de la participation, de créer davantage d'investissement de long terme. La boucle sera ainsi bouclée.

Ma question s'adresse à vous trois, mais sans doute en premier lieu à Mme Notat du fait de votre autre casquette, puisque vous présidez une agence de notation extra-financière qui étudie ce qui se passe dans le monde entier, en tout cas en Europe et pas seulement en France. Avec l'adoption de cette loi, en son état actuel ou en allant plus loin dans le sens de votre rapport, la France serait-elle en avance ? Pourrait-elle prendre le leadership sur ces enjeux qui sont aussi des enjeux de compétition internationale, y compris en termes de soft power ?

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