Intervention de Nicolas Turquois

Séance en hémicycle du mercredi 12 septembre 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Turquois :

L'impact sera considérable. Ces exploitations sont en phase avec votre projet de loi, monsieur le ministre, par la proximité, la diversité et la qualité de ce qu'elles apportent.

Si nous comprenons et nous partageons la volonté d'économie du Gouvernement – il est urgent de sortir de la spirale d'un accroissement continu de la dépense budgétaire – , nous pensons toutefois que cette baisse de la dépense publique doit s'accompagner d'une réforme en profondeur de notre agriculture, à travers une simplification des normes et un rééquilibrage des rapports de force, et non se faire contre les agriculteurs.

Je terminerai mon propos en rappelant le contexte très particulier dans lequel nous sommes : une sécheresse majeure qui affectera encore fortement l'agriculture française, ce qui me donne l'occasion de pointer l'aberration de certaines décisions administratives. Un règlement européen oblige nos agriculteurs, pour des raisons écologiques, à ne pas traiter 5 % de leur surface. Ces surfaces, appelées SIE pour surfaces d'intérêt écologique, devaient être ensemencées au plus tard le 31 juillet avec une obligation de levée. Or, en raison de ces conditions climatiques extrêmes, les semis n'ont aucune chance de lever dans des sols trop durs et trop secs.

Certes, la Commission européenne a proposé un assouplissement de ce règlement : il laisse toutefois pantois, car il maintient, en fonction de la date, soit l'obligation de semer, soit l'obligation de levée, alors que les conditions climatiques n'ont pas changé. Il est, de plus, assorti d'une demande de dérogation à faire par l'agriculteur à l'administration, alors que la situation de sécheresse est générale sur le territoire. Nous ne convaincrons pas nos agriculteurs avec des mesures de ce genre, qui ne sont utiles ni à l'environnement, ni à leur trésorerie, ni même à nos services administratifs qui doivent procéder à des contrôles absolument inutiles.

On ne saurait être exigeant sur la transformation de notre agriculture en un modèle vertueux, exempt des produits phytopharmaceutiques, sans apporter les nécessaires mesures de soutien et de bon sens que le monde agricole attend.

Je vous sais très sensible, monsieur le ministre, à ces questions, et connais votre engagement constant pour la valorisation de cette activité majeure pour notre économie, activité qui m'est très chère en tant qu'agriculteur. C'est pourquoi vous pouvez compter sur notre soutien et notre engagement constructif.

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