Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Séance en hémicycle du jeudi 13 septembre 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 10 octies

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Notre groupe demande ici un rapport de chiffrage portant sur la rémunération et les retraites des planteurs et des coupeurs de canne à sucre en outre-mer. Pour rappel, en 2017, les planteurs à La Réunion ont tenu une longue mobilisation pour demander une réévaluation à la hausse du prix de la tonne de canne à sucre, bien trop bas par rapport aux coûts de production et à la cherté de la vie en outre-mer. Par ailleurs, les coupeurs de canne à sucre perçoivent en moyenne 3 400 euros pour six mois d'activité, c'est-à-dire la moitié du SMIC, pour un travail laborieux et physiquement difficile. L'État doit assurer un revenu décent aux coupeurs et aux planteurs de canne à sucre pour leur permettre une vie digne.

En plus de la question de la rémunération se pose celle des retraites. En 1952, un régime de retraite pour les non-salariés agricoles a été créé au niveau national, avec des droits différents du régime général. Les gouvernements successifs ont revalorisé le statut pour que la retraite complète atteigne le seuil de 75 % du SMIC, mais une une étude publiée en 2016 par la DREES – la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de la santé – indique que la moyenne des pensions des retraités non-salariés agricoles est de 850 euros pour les hommes et 570 euros pour les femmes – bien loin du seuil de pauvreté.

En outre-mer, la situation est encore plus catastrophique. En effet, l'égalité sociale n'y a été établie que très tard. Ainsi, les actuels retraités agricoles n'ont pas pu cotiser toute leur vie à la sécurité sociale. À La Réunion par exemple, la retraite moyenne de ces travailleurs agricoles ne s'élève qu'à 320 euros par mois en raison de l'absence, durant des décennies, de sécurité sociale en outre-mer.

Dans les deux situations, le minimum acceptable ne saurait être inférieur au seuil de pauvreté.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.