Intervention de Stéphane Travert

Séance en hémicycle du jeudi 13 septembre 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 10 nonies

Stéphane Travert, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Il est également défavorable. Cela dit, nous menons en ce moment, comme vous le savez, un gros travail en vue de mener la bataille du budget de la PAC. Nous voulons préserver un budget qui soit suffisamment ambitieux pour défendre une politique agricole commune qui soit forte et qui préserve les intérêts de nos agriculteurs, qui les protège et qui nous assure suffisamment de moyens en vue d'assurer la transition agro-écologique que nous appelons de nos voeux.

Je m'appuie, pour ma réflexion et pour nos travaux, sur le rapport d'information de M. Freschi et M. Chassaigne, lequel a donné lieu à une proposition de résolution qui a été adoptée à l'unanimité dans cet hémicycle. Je m'appuie également sur la proposition de résolution relative à la PAC qui a été également adoptée à l'unanimité au Sénat.

Ces éléments entrent en ligne de compte dans la stratégie que nous développons pour défendre une politique agricole qui soit réellement commune – j'insiste sur ce point, car nous souhaitons bien évidemment que le fait européen soit toujours bien présent, et c'est la raison pour laquelle nous n'acceptons pas le cofinancement s'agissant du premier pilier de la PAC.

Nous sommes au début de la négociation : nous n'aurons sans doute pas fini de négocier le budget avant les prochaines élections européennes. Nous allons donc enjamber la période électorale. Nous devons néanmoins d'ores et déjà, avec les vingt-trois autres pays qui nous ont rejoints, faire valoir un certain nombre d'intérêts et démontrer que la politique agricole commune s'applique à un secteur qui, au niveau tant européen que national, constitue un enjeu stratégique.

Monsieur Benoit, je vous rejoins lorsque vous affirmez qu'on ne nous entend pas assez sur cette question. Pourtant, en ce qui me concerne, je ne cesse de m'exprimer et, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, je passe 40 % de mon temps à traiter des questions européennes et à me déplacer dans les capitales européennes, notamment à Bruxelles, pour défendre les positions françaises. Je vais à Bruxelles une à deux fois par mois, et je me rendrai en Italie lundi prochain afin de défendre notre vision de la politique agricole commune. Toutefois, il est vrai qu'il est toujours plus difficile de se faire entendre dans notre pays sur ce sujet qui est technique et parfois difficile à appréhender par nos concitoyens. C'est pour cette raison que nous souhaitons qu'à l'avenir les outils de la PAC soient plus simples à comprendre et à appréhender par nos concitoyens mais aussi, et surtout, par nos agriculteurs.

Comme j'aimerais pourvoir répondre régulièrement à des questions de la presse sur la politique agricole commune ! Mais les journalistes choisissent bien souvent les mêmes sujets – que vous connaissez – , et certains deviennent même quasiment monomaniaques. Que voulez-vous, c'est ainsi.

En outre, vous me demandez un rapport écrit sur ce que nous mettons en place s'agissant des différents outils internationaux et européens. Je préfère pour l'instant défendre ces positions ici, devant le Parlement, mais aussi à Bruxelles et partout ailleurs dans les capitales européennes, afin d'agréger autour de nous les bonnes volontés et que nous puissions continuer à travailler ensemble.

Quoi qu'il en soit, je ne cesse de défendre la vision et la position française. Comme je vous l'ai indiqué, je souhaite que nous puissions déterminer, d'ici à la fin du mois d'octobre, une position française partagée sur tous les bancs de l'Assemblée nationale ainsi que par tous les représentants du monde agricole, afin de soutenir cette vision nationale à Bruxelles et de défendre ainsi les intérêts de notre agriculture.

Pour toutes ces raisons, j'émets un avis défavorable sur ces amendements.

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