Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du vendredi 14 septembre 2018 à 15h00
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 11 septies a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Je ne veux pas donner l'impression que l'on peut se réjouir d'un vote en se payant de mots alors qu'à la fin, il n'aboutira à rien. J'entends vos arguments : le mode de production n'est indiqué que pour les poulets, mais cela n'a aucun sens, par exemple, d'indiquer que d'autres animaux sont élevés sur l'herbe s'ils ne le sont qu'un jour par an. Si les pays dont nous importons des produits ne sont pas obligés de mentionner l'utilisation d'OGM alors que nos producteurs sont obligés de le faire, la distorsion de concurrence serait patente. Elle le serait d'autant plus que les viandes françaises, hélas, sont majoritairement issues de bêtes nourries aux OGM, avec du soja importé – ce qui contribue à la déforestation, et c'est pourquoi il est nécessaire de développer chez nous les protéines, notamment dans le cadre du plan protéines, pour nourrir nos animaux. Il serait donc anormal que la viande française soit seule étiquetée « nourrie aux OGM », et que la viande étrangère en soit dispensée.

Sur d'autres points, j'entends également que, en gros, nos règles européennes ne permettent pas aujourd'hui de réaliser un affichage environnemental digne de ce nom. Néanmoins, il est possible de le faire, le règlement européen du 25 octobre 2011 disposant que les pays membres peuvent mettre en place des étiquetages particuliers pour protéger les consommateurs, leur santé, etc.

Cependant, évitons de tenir des discours expliquant que, à cause de l'Europe, on ne peut pas informer les consommateurs. On voudrait susciter un sentiment de rejet de l'Europe qu'on ne s'y prendrait pas autrement. L'Europe, au contraire, doit nous protéger : c'est en tout cas celle que nous défendrons lors des prochaines élections européennes. Il faut se garder d'alimenter le sentiment anti-européen.

Vous dites que vous allez défendre au niveau européen la possibilité de garantir diverses informations pour les consommateurs, et que vous allez le faire très vite. Nous, nous ne nous laisserons pas endormir. Nous aussi, nous allons lancer des travaux sur l'affichage.

Je ne veux pas qu'un amendement que nous aurions adopté ici ne serve strictement à rien et pénalise les agriculteurs français. Je retire donc l'amendement no 920 , qui proposait un délai très bref – 2020, me semble-t-il. Nous devons avancer et je peux vous garantir que nous vous soutiendrons pour qu'un tel affichage soit enfin possible. Nous risquons d'envoyer un signal qui inquiétera les consommateurs : il faut donc très rapidement envoyer un signal inverse.

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