Intervention de Ludovic Pajot

Séance en hémicycle du mardi 25 septembre 2018 à 21h30
Croissance et transformation des entreprises — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLudovic Pajot :

Ce projet de loi intitulé « plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises », ou plus sobrement « loi Macron 2 », suscite de l'espoir, et même beaucoup d'espoir de la part du monde de l'entreprise et de nombreux Français insérés dans le marché de l'emploi ou qui, justement, souhaiteraient y accéder. C'est précisément parce que l'espoir est grand que la désillusion pourrait être immense. La filiation dans laquelle s'inscrit ce texte – la loi Macron 1 – laisse d'ailleurs craindre que les objectifs affichés ne soient une fois de plus pas atteints.

Votre texte contient une série de propositions aussi diverses que variées, ce qui nous donne étrangement l'impression d'avoir sous les yeux un catalogue fourre-tout allant du droit des sûretés à l'épargne salariale, en passant par les privatisations et la réglementation des investissements étrangers, sans oublier les questions de seuils ou de guichet unique pour les entreprises.

Notre pays a perdu près d'un million d'emplois industriels en dix ans. Je suis l'élu d'un territoire particulièrement touché par les conséquences de cette mondialisation sauvage, qui a détruit près de 200 000 emplois d'ouvriers en trente ans dans ma région des Hauts-de-France.

Bien évidemment, nous souhaitons qu'un certain nombre de sujets économiques soient traités et que de nouvelles dynamiques soient enclenchées. Mais votre projet de loi s'inscrit dans le cadre de l'ultralibéralisme. L'exemple le plus criant est celui des privatisations de trois grandes entreprises emblématiques, Aéroports de Paris, Engie et la Française des jeux. Brader les bijoux de famille n'a jamais permis à un État de s'enrichir, bien au contraire ! L'objectif de récupérer des moyens pour financer l'investissement est certes louable, mais la vision purement comptable qui vous anime et qui consiste à délester petit à petit l'État de ses fleurons relève d'une aberration économique.

Pour renouer avec la croissance, il faut avant tout recréer un climat de confiance avec celles et ceux qui font le coeur de notre tissu économique national – je veux évidemment parler de ces milliers de chefs d'entreprises, de TPE, de PME, de PMI. La France compte actuellement près de 4 millions d'entreprises, dont 3,8 millions de PME. Au sein de ces structures économiques, seules 125 000 sont exportatrices, contre 250 000 en Italie et près de 400 000 en Allemagne. Notre pays accuse un retard considérable, qu'il est grand temps de rattraper.

Au-delà de cet objectif, il faut se pencher en détail sur les raisons du trop faible dynamisme qui touche bon nombre de nos entreprises. La question des charges est bien évidemment un sujet, mais on ne peut réduire le débat à cette seule question. La cause de la difficulté pour nos PME à se développer – et même bien souvent à vivre, tout simplement – réside dans la concurrence internationale déloyale à laquelle elles sont confrontées. Nos entreprises subissent au quotidien un dumping économique, social et environnemental. Face à cette concurrence déloyale, il existe une solution,...

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.