Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du mercredi 26 septembre 2018 à 21h30
Croissance et transformation des entreprises — Article 4

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Sur ce point, comme sur d'autres dans ce projet de loi, ma philosophie est de démocratiser l'entrepreneuriat, non pour la croissance ou l'économie en général, mais en tant que chemin d'émancipation. Si des jeunes ou des chômeurs ont envie de tenter l'aventure de l'entreprise, je suis favorable à ce que cette envie puisse être satisfaite, de la manière la plus commode pour eux, avec le moins de risques possible.

Il y avait là une espèce de petit permis de conduire une entreprise – trente heures de stage, ce n'est tout de même pas grand-chose. Les artisans qui vont s'installer, bien souvent, rechignent à s'enfermer dans une salle pour écouter des cours, de droit notamment. Bien sûr que ça les emmerde ! Pourtant, trente heures pour se poser des questions sur la manière dont on embauche, dont on gère l'entreprise, dont on paie ses cotisations, dont on réagit face à des difficultés, et quels interlocuteurs on rencontrera, ce n'est pas excessif.

Les acteurs que nous avons rencontrés dans nos auditions, qu'il s'agisse de SOS Entrepreneur, de banquiers, d'administrateurs judiciaires, reconnaissaient tous l'utilité de ce stage. Ils estimaient qu'il ne fallait surtout pas le supprimer, quitte à enrichir et modifier son contenu. Pour eux, c'était un petit instrument, sans doute insuffisant, mais qui permettait à des gens qui se lancent – qui sont de bons plaquistes, de bons carreleurs – d'éviter de foncer dans le mur.

Si le coût de 180 à 200 euros est considéré comme un obstacle – cela peut l'être pour certaines personnes – , un stage gratuit, au contenu modifié, serait le chemin pour démocratiser l'entrepreneuriat.

Enfin, j'ai entendu dire qu'un stage de trente heures avant de conduire son entreprise nous ferait entrer dans l'économie administrée. Vous valez mieux que cette remarque, monsieur le ministre ! Il m'arrive aussi d'être dans l'excès...

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