Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du jeudi 27 septembre 2018 à 9h30
Croissance et transformation des entreprises — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Tant qu'en toile de fond demeureront la compétition et la concurrence, monsieur le ministre, vous serez contraints à réduire les droits des salariés. Vous ne pourrez pas faire autrement.

D'ailleurs, c'est parce que vous ne remettez pas en cause cette toile de fond que vous êtes contraints à ces bricolages ineptes dont la loi PACTE est l'expression. C'est parce que vous renoncez à changer de paradigme que vous êtes notamment contraints à demander à des salariés de manger à l'extérieur. Je l'ai dit, non de façon caricaturale, mais parce que cela est vrai, et j'ai utilisé cet exemple pour illustrer mon propos. En diminuant les seuils, de fait, vous réduisez les droits.

Si la compétition peut sembler stimulante, la coopération est plus adaptée. Il y a quelques semaines, l'Autriche a porté la durée maximale autorisée du travail hebdomadaire à 60 heures. Monsieur le ministre, j'attends avec impatience le jour où vous viendrez à cette tribune nous dire que, parce qu'il nous faut être compétitif, nous devons courir derrière l'Autriche.

De la même manière, vous pourriez nous dire que, pour être compétitifs, nous devons nous aligner sur les cotisations sociales des pays de l'Est. Ce paradigme de la compétition finit par créer dans notre pays un enthousiasme nous conduisant à scier nous-mêmes nos jambes et à renoncer à nos droits au motif de la compétition. Vous le voyez, vous butez sur un obstacle. Là est le coeur de nos débats.

Si vous êtes réduit aujourd'hui à abaisser les seuils, c'est parce que vous renoncez aux mesures qu'il faut prendre, à la planification écologique, au protectionnisme solidaire – qui n'est pas un protectionnisme chauvin – afin, pour ne prendre qu'un exemple, que le coton ouzbek, produit avec le travail des enfants, ne rentre pas dans notre pays.

Voilà ce qu'il convient de faire. Enfin, comprenez que nos propositions sont une respiration ample, un défi technique. Ce ne sont pas vos petites règles rabougries, vos modifications étriquées, comme l'abaissement de seuils. Respirez un peu ! Offrez de l'air à nos débats !

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