Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du jeudi 27 septembre 2018 à 15h00
Croissance et transformation des entreprises — Article 12

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Monsieur le ministre, à cette heure, après plusieurs jours et de nombreuses heures de débats, je comprends que, comme beaucoup d'entre nous, vous commenciez à fatiguer. J'en veux pour preuve le langage fleuri que vous avez adopté à l'instant, mais la faiblesse de vos arguments en témoigne également.

Je veux bien faire confiance – c'était d'ailleurs votre mantra quand vous êtes arrivés aux responsabilités, vous mais également d'autres membres de ce Gouvernement, en particulier Mme Pénicaud qui, lors de l'examen du projet de loi de ratification des ordonnances pour réformer le code du travail, nous appelait sans cesse à « faire le pari de la confiance ». Faire confiance ne nous poserait pas de problème si l'on vérifiait que cette confiance n'est pas trahie. Or les nombreux cadeaux sans contrepartie se multiplient, sans être pour autant distribués avec équité dans l'économie productive. Au bout d'un moment, monsieur le ministre, nous pouvons nous demander si nous avons eu raison de faire confiance.

De même, nous aurons bientôt ce débat autour des écarts de salaire. Vous avez vous-même eu des mots très forts, monsieur le ministre, pour en dénoncer les excès, qui tueraient la cohésion de la nation ! Et pourtant, vous prétendez que la confiance et la transparence suffisent. Or nous voyons bien que ces notions ont leurs limites.

Par ailleurs, ayez, au moins dans le débat public, la constance de vos indignations, qui nous apparaissent à géométrie variable. Vous nous accusez de vouloir emmerder les Français, mais permettez-moi de vous rappeler la situation de l'emploi dans notre pays : un emploi non pourvu pour quarante chômeurs en moyenne. Face à une telle pénurie, comment expliquez-vous, en dehors de la volonté d'emmerder les chômeurs, que l'on puisse les harceler en leur faisant remplir des carnets de bord, en renforçant les contrôles auxquels ils sont soumis ? Bizarrement, ces méthodes ne vous choquent pas, ne vous étonnent pas, vous ne prétendez pas qu'on les emmerde, en l'espèce ! Ayez au moins la constance de vos indignations !

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