Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du vendredi 28 septembre 2018 à 9h30
Croissance et transformation des entreprises — Après l'article 13 septies

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Je suis d'accord sur le fait qu'une des grandes difficultés que connaît l'industrie provient du manque de solidarité entre les grands donneurs d'ordre et les sous-traitants d'une filière. Dans mon rapport pour avis sur le budget de l'industrie, l'an dernier, j'avais présenté, en partant de l'exemple de la filière verrière, un schéma illustrant la composition du prix d'un flacon de parfum de luxe – ces parfums sont fabriqués, pour 95 % d'entre eux, dans la vallée de la Bresle, chez moi. Pour un flacon à 100 euros, il y a 19,6 euros de TVA, 35 euros pour la distribution, 25 euros pour la publicité et le marketing, 15 euros pour la marge de la marque – la société LVMH avait fait parler d'elle, en son temps – , 3 euros seulement pour le flacon et le packaging, 1 euro pour la fabrication en usine et 1,5 euro au titre du coût du « jus » concentré.

Les 3 euros facturés au titre du flacon et du packaging vont à la filière verrière, aux sous-traitants verriers, qui constituent souvent la variable d'ajustement des grands donneurs d'ordre : ils les pressurent, les mettent en concurrence entre eux, ce qui aboutit d'ailleurs à des scandales. Peut-être avez-vous gardé le souvenir de l'affaire des Palace Parfums : même Fillon, devant le sort de ces pauvres femmes travaillant la nuit, à domicile, dans des conditions dignes du XIXe siècle, avait parlé de patrons voyous ; pour que Fillon emploie des mots pareils, vous pensez bien qu'ils devaient vraiment l'être... Pour ma part, comme je l'avais indiqué dans mon avis budgétaire, je pense que les labels, les chartes, le recours au droit souple ne suffisent pas à réguler les relations entre les donneurs d'ordre et les sous-traitants.

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