Intervention de Hubert Wulfranc

Séance en hémicycle du mercredi 3 octobre 2018 à 15h00
Évolution du logement de l'aménagement et du numérique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Wulfranc :

… qui a pesé sur les organismes HLM, réduisant très sensiblement les perspectives d'entretien et de rénovation du parc social, c'est à dire le quotidien de quelques millions de Français, et compromettant la construction de logements neufs alors que chacun sait, la majorité la première, qu'elle reste en deça des besoins de nos concitoyens.

« Vendez ! » dites-vous aux bailleurs. Vous les incitez à vendre 40 000 logements sociaux pour solde de tout compte, en offrant ainsi un nouveau terrain de jeu aux spéculateurs du secteur privé.

Pour nous, tout cela signe un désengagement massif de l'État de cette politique publique. Vous avez d'ailleurs été plus loin en la matière avec les entreprises, puisque le projet de loi relatif à la croissance et à la transformation des entreprises, que l'Assemblée examine en ce moment, comporte des dispositions qui exonèrent un certain nombre de moyennes entreprises de leur contribution à la politique du logement. Indéniablement, vous avez de la suite dans les idées.

Les conditions mêmes de l'insertion équilibrée et harmonieuse de l'habitat, donc du logement social, dans l'aménagement du territoire local sont, selon nous, de plus en plus amputées par le projet de loi ÉLAN. De la même façon, le secteur est de plus en plus amputé des règles normatives pleinement exigeantes qu'il devait appliquer, au point que nous constatons une régression brutale en matière d'accessibilité pour les personnes handicapées.

Le secteur HLM, sommé de se regrouper autour de quelques groupes majeurs, ou de s'y adosser, est aspiré par un mouvement centralisateur lourd de conséquences en matière de démocratie de proximité pour les locataires.

Reste à traiter du chapitre relatif aux marchands de sommeil exerçant leurs sombres tâches dans les copropriétés. Nous voulons penser que votre volonté de lutter contre ces criminels est bien réelle, et nous admettons avoir obtenu votre attention en la matière. Cependant, selon nous, il y avait lieu d'aller plus loin, car les copropriétés dégradées d'aujourd'hui sont, pour un certain nombre d'entre elles, de l'habitat collectif social d'hier mis sur le marché spéculatif à partir des années 1980.

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