Intervention de Boris Vallaud

Séance en hémicycle du jeudi 4 octobre 2018 à 15h00
Croissance et transformation des entreprises — Article 55

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud :

Il ne sert pas à grand-chose d'avoir un outil et de laisser partir certains de nos fleurons industriels.

Cette question n'est pas sans lien avec le débat que nous avons eu tout à l'heure sur les privatisations : nous avons évoqué, entre autres, les situations d'Alstom Power, Alstom Transport et Alcatel, conséquences des privatisations de 1986, de cette idéologie un peu folle consistant à rêver d'une France sans usine.

Au fond, c'est la fin de l'histoire du démantèlement de la Compagnie générale d'électricité, ce grand conglomérat français, qui avait à voir avec notre tradition colbertiste, que l'on réprouve aujourd'hui et que l'on ne veut plus prolonger. Si nous ne sommes ni le capitalisme rhénan ni le capitalisme libéral financier, nous n'avons pourtant pas à rougir de notre tradition. C'est donc la fin de l'histoire Alcatel-Alsthom.

C'est pourquoi, chers collègues, les privatisations que vous évoquez ne sauraient tenir lieu de politique industrielle ni de stratégie de l'État-actionnaire. À part proclamer que la place de l'État est en dehors des entreprises, je n'ai pas le sentiment que la puissance publique ait une véritable stratégie. Or, sans initiative publique, Airbus, Orange et bien d'autres n'existeraient pas. Les projets européens que nous pourrions mener un jour, notamment un Airbus de l'énergie, ne se feront pas sans l'implication de l'État.

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