Intervention de Patrick Vignal

Réunion du mercredi 3 octobre 2018 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Vignal :

La vérité exige du temps alors que le mensonge s'accommode parfaitement de la vitesse. L'information participe de l'éducation, elle nous dit le monde. Les nouvelles technologies permettent de vivre la planète à des vitesses vertigineuses. Redoublant d'ingéniosité, les sites d'information nous abreuvent souvent en continu. Transformer la vérité est un sport auquel se livrent tous les ennemis de la démocratie. La recherche d'informations contradictoires paraît nécessaire pour pouvoir se forger sa propre opinion. La dissonance est souvent la démonstration d'un esprit libre qui permet de différencier la vérité de la propagande.

Étant un produit de consommation quotidien, l'information doit, comme tout produit, se voir imposer une traçabilité attestant de sa réalité. Les médias doivent jouer leur rôle afin de limiter la manipulation ; ils doivent impérativement vérifier leurs sources.

Nos jeunes sont de gros consommateurs de réseaux sociaux qui sont eux-mêmes des spécialistes de la propagation de l'information individuelle à vitesse grand V. On dit d'ailleurs d'une information qu'elle peut devenir virale, comme une maladie.

Il est donc nécessaire de réfléchir à ce qu'est une société de l'information sans un esprit critique et à ce que sont les valeurs intrinsèques d'une société démocratique. L'éducation aux médias doit développer l'esprit critique, initier aux stratégies des chaînes d'information en ligne et informer sur les dérives possibles.

Nous devons tout faire pour mettre en place des textes visant à réduire les possibilités de manipulation des médias. Dans le même temps, nous devons former notre jeunesse à la maîtrise de l'information qui lui est servie. Même si ce texte n'est pas parfait, il constitue toutefois un premier pas vers la protection des jeunes et moins jeunes concitoyens. C'est pourquoi je partage votre interrogation légitime sur le choix des sénateurs qui ont préféré rejeter en bloc ce texte plutôt que de l'amender.

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