Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du mercredi 3 octobre 2018 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch :

J'ai accueilli ce matin même, dans notre assemblée, une classe de terminale du centre d'enseignement spécialisé Jean-Lagarde, en Haute-Garonne. Ces jeunes étaient en fauteuil roulant et ils m'ont dit leur volonté de sortir de cette éducation spécialisée, de cet entre soi causé par le handicap.

Ma question concerne le déploiement, sur tout le territoire, des parcours scolaires mixtes entre élèves en situation du handicap et élèves valides. J'en connais un très bel exemple à Toulouse, qui est l'une des rares académies de France à proposer à des élèves sourds une scolarisation en milieu ordinaire, de la maternelle au lycée. Plusieurs établissements de la commune de Ramonville proposent ainsi des parcours adaptés aux jeunes sourds, qui étudient aux côtés d'élèves entendants : ils arrivent même à chanter ensemble par le langage des signes, ce qui est quand même formidable. Ils suivent aussi le programme classique de l'éducation nationale, grâce à la langue des signes.

J'ai pu me rendre compte du succès de ces classes mixtes à l'école primaire Jean-Jaurès, où le handicap n'est plus du tout un frein à l'épanouissement des élèves. Il devient même une richesse et une leçon d'ouverture pour les élèves sourds et entendants, qui se retrouvent ensemble. L'école Jean-Jaurès, exemplaire, est d'ailleurs victime de son succès, puisqu'elle croule sous des candidatures venues de toute la France et n'est pas en capacité d'honorer les trop nombreuses demandes. D'où évidemment une très grosse déception des parents qui ne savent plus à quel saint se vouer pour offrir une éducation normale à leurs enfants.

À travers ma question, j'appelle donc à une généralisation des parcours scolaires mixtes en milieu ordinaire, et pas seulement pour les sourds, mais pour tous les handicaps. Nous avons sous nos yeux, à notre disposition, l'expérience formidable de Ramonville, que nous pouvons dupliquer. Cet enjeu, absent de la présente proposition de loi, doit s'inscrire dans le cadre du plan gouvernemental, beaucoup plus complet, qui vise une école de la République pleinement inclusive d'ici à 2022. À nous d'y arriver.

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