Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du jeudi 11 octobre 2018 à 15h00
Consolidation du modèle français du don du sang — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Le Gouvernement s'est d'ailleurs empressé, et nous le regrettons amèrement, de déposer un amendement supprimant une avancée majeure de ce texte. Oui, il est possible d'être d'accord quand l'intérêt général et le sens de l'égalité l'emportent de toute évidence. Mais cela, ce gouvernement ne saurait l'accepter.

L'abaissement à 17 ans de l'âge légal pour donner son sang est une proposition intéressante, à l'heure où nous savons toutes et tous qu'il faut accroître le nombre de dons pour faire face à des besoins croissants. Que les jeunes puissent donner leur sang, contribuant ainsi, par un acte de solidarité, à la santé de nos concitoyens et concitoyennes, constitue un pas important. La solidarité, c'est le principe républicain par excellence. Être solidaire, c'est aussi sentir ce qui, entre les êtres humains, doit primer sur l'égoïsme qui, trop souvent, risque de nous arracher à nous-mêmes. C'est une nouvelle possibilité qui est ouverte à 17 ans, avant que le droit de vote ne leur soit accordé dès 16 ans, quand nous l'emporterons.

Ensuite, reconnaître le bien-fondé d'un laboratoire public en la matière était d'une importance décisive. L'exposé des motifs est clair de ce point de vue mais l'article 5, qui interdit l'importation de médicaments dérivés du sang ne répondant pas aux normes sanitaires nationales, l'est encore davantage. Nous avons proposé en commission deux amendements dont nous espérons qu'ils seront adoptés en séance, visant à rétablir véritablement un service public du sang et le principe de non-marchandisation.

Que les normes sanitaires soient prises en compte dans l'importation de ce type de médicaments, c'est chose normale. Mais il nous semble que la défense du modèle français du don du sang passe par une réaffirmation du caractère gratuit de cet acte. Il n'est en effet ni possible, ni cohérent, ni souhaitable d'importer des médicaments dérivés du sang provenant de prélèvements sanguins payants.

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