Intervention de Barbara Demeneix

Réunion du jeudi 27 septembre 2018 à 10h45
Mission d'information sur la révision de la loi relative à la bioéthique

Barbara Demeneix :

Concernant les modifications dans les cellules germinales, les exemples sont peu nombreux et dérivent de la littérature académique. En effet, les tests effectués à l'occasion du criblage des molécules n'analysent pas les conséquences génétiques de l'exposition à une substance chimique, puisque ce n'est pas préconisé.

En outre, je vous l'ai expliqué, chaque substance est testée seule. Quand je vais assister aux différents tests élaborés mis en place par l'OCDE, je constate qu'aucun n'utilise le séquençage du génome, considéré comme trop cher et trop contraignant pour les industries pharmaceutiques. Le criblage est donc imparfait. Quelques tests transgénérationnels sont réalisés sur les rats. Mais cela pose d'autres problèmes éthiques, liés à l'utilisation des animaux dans la recherche. Ce n'est pas l'objet de notre réunion, mais il faut savoir que, dans les réunions de toxicologues, les organisations non gouvernementales les plus actives auprès des grands industriels sont précisément celles qui sont les plus hostiles à l'utilisation des animaux dans l'expérimentation… On ne fait donc pas de véritables tests génétiques, et l'on regarde encore moins ce qui se passe au niveau du génome germinal.

Certes, la France a été exemplaire en interdisant le BPA pour les bouteilles, les biberons pour les enfants et, plus largement, tous les objets donnant lieu à un contact alimentaire. Mais le BPA a été remplacé par le bisphénol F (BPF) et le bisphénol S (BPS), tout aussi nocifs… C'est un exemple de substitution regrettable, dû au fait que les tests ne sont pas assez sophistiqués ni assez appliqués.

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