Intervention de Elsa Faucillon

Séance en hémicycle du mercredi 17 octobre 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Amiante dans les établissements scolaires

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Monsieur le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, quarante ans après les scandales de l'amiante, qui ont touché et tué des travailleurs, ce sont des enfants qui sont exposés à ce poison dans le milieu scolaire. Parmi les établissements disposant d'un diagnostic technique amiante, 38 % des écoles publiques, 73 % des collèges et 77 % des lycées contiennent de l'amiante. De nombreuses d'écoles restent par ailleurs sans diagnostic.

Le lycée Georges Brassens de Villeneuve-le-Roi est emblématique du déni des autorités face à la dégradation des matériaux amiantés dans les bâtiments publics. Décidément, « le temps ne fait rien à l'affaire », comme le chantait Brassens.

Pour ce lycée, les expertises de 2015 indiquaient qu'il n'y avait pas d'amiante. Deux ans plus tard, un grave incident lié à l'amiante, toujours inexpliqué, a pourtant bel et bien eu lieu. Aujourd'hui, face à la vétusté du bâti et à l'état de dégradation des flocages, il est refusé d'appliquer le principe de précaution, ce qui met de nouveau en danger la santé d'élèves mineurs, et de reconnaître la légitimité du droit de retrait des membres du personnel. « Je n'y mettrais pas mes enfants, pourquoi accepterais-je d'y mettre mes élèves ? », disait l'un d'entre eux. Et vous, monsieur le ministre, que feriez-vous ?

Pourquoi refusez-vous de valider ce droit de retrait des personnels du lycée Brassens en exerçant des pressions, alors même qu'un lycée modulaire, construit à quelques centaines de mètres, sera disponible après les vacances ? Pourquoi refusez-vous aux enseignants l'accès à des salles saines du collège attenant, afin qu'ils puissent assurer leurs enseignements, comme ils le demandent ?

Qu'attend l'État, responsable de la construction de l'essentiel des établissements amiantés avant les lois de décentralisation, pour engager un grand plan de diagnostic et de désamiantage en milieu scolaire, sans se défausser sur les collectivités territoriales ?

Il y a urgence, monsieur le ministre, à ne pas sombrer dans les erreurs du passé. Elles ont déjà abîmé de trop nombreuses vies.

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