Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du jeudi 28 septembre 2017 à 15h00
Sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme — Après l'article 12

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Je reprends parce que ce n'est pas anecdotique.

Au Nord Mali, des équipes mixtes de la DGSE et du commandant des opérations spéciales déployées là-bas, avant l'intervention française, ont reçu la consigne de ralentir leur arrivée, le temps que les Qatariens rembarquent leurs gars, des personnes qui étaient des formateurs, parce que, nous dit-on, cela aurait fait tache de se retrouver face à face avec des alliés. « La présence de Qatariens a beaucoup irrité les militaires français et les agents de la DGSE, qui se sont demandé pourquoi on allait s'acoquiner avec des types aussi peu fiables. »

Pourquoi ce silence sur le Qatar aujourd'hui ? Il suffit de lire le premier chapitre de ce bouquin pour voir que, sur cette question, notre République s'apparente aux écuries d'Augias. Quelle honte, quelle pitié de voir des ministres, des parlementaires faire la queue à l'ambassade du Qatar, pour des billets d'avion, un sac Vuitton, un gros chèque ! Vous trouverez dans ce livre des noms de sénateurs et de sénatrices, de députés et de députées.

On y voit un ministre chargé des relations avec le Parlement tenter d'imposer par un chantage une agence de communication. Il disait à nos diplomates à Paris tenir tous les députés et sénateurs de son camp via les questions au Gouvernement, qu'il pouvait bloquer les questions hostiles au Qatar mais qu'il ne le ferait pas gratuitement. Il voulait imposer son homme de confiance et toucher 10 000 euros par mois au passage.

Un ambassadeur du Qatar s'y plaint d'être une machine à distribuer des billets de 500 euros. On voit qu'on a affaire à une République qui se prostitue et en plus pour des clopinettes, parfois !

On a affaire à un État qui héberge des personnes qui financent le terrorisme.

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