Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du lundi 22 octobre 2018 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Article 29

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je partage la préoccupation de notre collègue Pancher et les députés de mon groupe voteront son amendement. Certes, on nous explique que la situation est meilleure que les années précédentes, ce qui semble vrai – j'ai bien dit : « semble ». On nous dit que la réaffectation budgétaire de ces 270 millions d'euros permettra de lever des autorisations d'engagement de près d'1 milliard d'euros. Sauf qu'au bout du compte je partage l'avis de M. Pancher : nous prêtons encore beaucoup alors que, nous ne cessons de le répéter, l'aide au développement, et en particulier en Afrique, doit consister en des dons. La France doit en effet donner et accompagner avec force des projets en Afrique.

De plus, on nous dit qu'on arrive à répondre aux projets qui nous sont présentés. Or, j'ai vérifié, ce n'est pas vrai. L'Agence française de développement affirme tenir le cap. Eh bien, non : il y a une multitude d'organisations non gouvernementales, de régions qui défendent des projets ; les attentes des États concernés ne sont pas moins nombreuses – et il n'y a pas assez d'argent. Il y a donc urgence à affecter des fonds ; ce qui ne revient pas à nier qu'il y ait un progrès. Seulement, ce progrès n'est pas assez fort pour répondre aux attentes et à l'objectif du Président de la République de consacrer, à la fin du quinquennat, 0,55 % du RNB à l'aide au développement. Or aux termes des engagements mondiaux de l'aide au développement, cet objectif a été fixé à 0,7 % du RNB ! Nous ne sommes donc pas arrivés au bout.

Je terminerai par une mise en garde : on peut mettre plein de choses, dans l'aide au développement. Par le jeu d'artifices, certaines aides ne sont pas forcément directes. Ainsi, l'intervention militaire au Sahel est-elle de l'aide au développement ou non ? Cette intervention n'est pour l'instant pas comptabilisée comme telle mais on sait très bien que, demain, on nous dira que, pour aider au développement il faudra garantir la sécurité. Et cette sécurité pourra ainsi être assimilée à de l'aide au développement, si bien qu'on parviendra très vite au taux de 0,55 % du PIB, le budget consacré à l'aide au développement n'étant dès lors plus seulement constitué de dons destinés à la réalisation de projets.

Je partage donc l'idée qu'il faut aller plus loin, même si je reconnais que les choses ont un peu avancé.

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