Intervention de Caroline Fiat

Séance en hémicycle du jeudi 25 octobre 2018 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 — Après l'article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

… mais je vais le dire quand même.

Quelle réalité se cache derrière les affiches de 1,20 mètre sur 1,70 mètre de nos abribus, sur lesquelles des créatures rigolotes font la promotion d'un soda prétendument plein de vitamines, ou derrière les publicités télévisuelles qui montrent des jeunes souriants et débordant d'énergie en train de boire des sodas ?

La réalité, la voilà : la consommation de sodas est directement responsable de la mort de plus de 180 000 personnes chaque année, selon l'étude menée par la faculté des sciences de la nutrition de l'université Tufts à Boston. Elle est l'une des causes majeures d'obésité, notamment infantile.

Or l'obésité est une cause d'infertilité, de caries, de maladies inflammatoires de l'intestin comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique, de maladies hépatiques, de dépression, de maladies ostéo-articulaires, de coronaropathies, de diabète de type 2, de goutte, de maladies liées à l'hypertension artérielle – je ne citerai pas toute la liste.

La situation continue d'empirer puisque l'obésité touchait 16 % des adultes l'an dernier et que le taux devrait passer à 20 % en 2030. Le nombre de cas de diabète a doublé entre 2006 et 2013.

Véritable poison lorsqu'elles sont consommées régulièrement, ces boissons au faible prix et au taux de calories élevé n'apportent pas la sensation de satiété. Elles sont bues pendant et entre les repas.

Les mesures adoptées sont inefficaces. Selon Claire Desforges, chargée d'affaires publiques à la Fédération française des diabétiques, la taxe sur les sodas n'est pas dissuasive ; les mentions légales dans les publicités sont trop rapides ou trop petites pour avoir un effet significatif. Banaliser la consommation des boissons sucrées et tolérer des publicités trompeuses et omniprésentes dans l'espace public, c'est se rendre complice d'une grave atteinte à la santé publique.

Comme pour le tabac en 1976, il est de notre responsabilité d'interdire de toute urgence la publicité sur les boissons sucrées et les sodas.

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