Intervention de Aude Bono-Vandorme

Réunion du mardi 16 octobre 2018 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAude Bono-Vandorme, rapporteure pour avis des crédits de la gendarmerie nationale :

Le budget présenté par le ministre de l'Intérieur pour la gendarmerie nationale est marqué par une hausse de crédits de paiement de près de 118 millions d'euros hors compte d'affectation spéciale (CAS) « Pensions ». Cette hausse exprime tout autant une véritable reconnaissance pour le remarquable travail accompli quotidiennement par nos gendarmes que pour la place stratégique occupée par la gendarmerie parmi les forces de sécurité intérieure.

Je fais partie de ceux qui croient à la nécessité de sanctuariser les budgets afin de fournir une visibilité à moyen terme aux responsables dont vous faites partie. Aussi, j'ai la conviction qu'il est important que le ministère de l'Intérieur se dote d'une loi de programmation, à l'instar de tous les ministères régaliens – le ministère des Armées l'a fait et le ministère de la Justice s'y prépare. Cette loi doit être l'aboutissement d'un travail et d'une vision collective, c'est la raison pour laquelle son nécessaire préalable est l'élaboration d'un document stratégique pour les forces de sécurité intérieure, avec des objectifs clairs et ambitieux.

Vous connaissez mon attachement au maintien du moral des troupes. Je crois en effet que l'engagement du gendarme est proportionnel au bien-être qu'il peut avoir dans sa vie personnelle et je souhaite, comme vous, que chaque gendarme reste pleinement mobilisé, tant les menaces sont aujourd'hui importantes. C'est pourquoi son cadre de vie doit être amélioré et les moyens affectés à ses missions modernisés – c'est là une nécessité que j'ai pu vérifier tant en outre-mer qu'en métropole. Si le budget de l'immobilier de 2018 est reconduit en 2019, vous savez comme moi que ce budget ne pourra pas satisfaire tous les besoins qui s'expriment, en dépit de tous les efforts consentis. Nous devons rester vigilants sur ces sujets, c'est pourquoi le projet de loi de programmation pour la sécurité intérieure (LPSI) que je porte répondrait à cet impérieux besoin de visibilité.

Pour ce qui est des conditions d'exécution de la loi de finances pour 2018, en particulier des mesures de régulation budgétaire qui ont concerné la réserve, si ces dépenses sont facilement pilotables, le financement de la réserve de la gendarmerie nationale ne peut pas constituer, chaque année, une variable d'ajustement, car les réservistes représentent une ressource inestimable.

Enfin, je souhaite évoquer des missions méconnues de la gendarmerie nationale dans le domaine de la gestion de crise, en mettant à l'honneur ces corps participant au soutien opérationnel et dont le commandement est installé dans la commune du Blanc, dans l'Indre : ils sont souvent les premiers de cordée dans la gestion des crises.

Général, pensez-vous comme moi qu'une loi de programmation pour la sécurité intérieure soit indispensable à la Nation ? Le cas échéant, quels en seraient selon vous les nécessaires préalables ? La notion de bien-être au travail ne s'applique pas seulement aux salariés et aux fonctionnaires : elle concerne aussi les militaires. Quelles sont vos pistes pour l'amélioration des conditions de vie des gendarmes et de leurs familles ? Souhaitez-vous sanctuariser les crédits de la réserve à un moment où la menace est importante ? Enfin, quels sont les avantages que procure le statut de militaire pour les responsables dans la gestion de crise ?

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