Intervention de Didier Migaud

Réunion du mercredi 10 octobre 2018 à 16h15
Commission des affaires sociales

Didier Migaud, Premier président de la Cour des comptes :

La Cour des comptes examine régulièrement le sujet des médicaments génériques. Notre rapport émet des observations et des propositions à leur sujet. Nous constatons que la France a beaucoup moins recours à ces médicaments que d'autre pays, et que ceux qui obtiennent des résultats sollicitent les prescripteurs eux-mêmes. Au contraire, la France contourne le plus souvent cette difficulté, en passant par l'entremise des pharmaciens et en prévoyant des contreparties. Notre dispositif est par conséquent coûteux. D'autres pays mettent en oeuvre des mesures de régulation tout en accordant des contreparties aux médecins prescripteurs. Les médecins français arguent souvent qu'ils sont moins bien rémunérés que nombre de leurs confrères de pays étrangers. C'est exact, mais pour la simple et bonne raison que dans ces pays, les médecins acceptent des contreparties que toléreraient plus difficilement nos praticiens.

Madame Benin, vous m'interrogez sur les CGSS de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane. Le statu quo présente un risque avéré. Certes, une réforme comporte elle aussi des risques. Toutefois, les contre-performances dont nous faisons le constat sont véritablement pénalisantes pour les habitants de ces trois territoires, ainsi que pour la collectivité nationale. De toute évidence, l'organisation actuelle est inadaptée et porte une part de responsabilité dans les dysfonctionnements que nous observons. Notre rapport émet des propositions pour y remédier, que le président Morin pourra détailler.

Quant à la prévention, elle est notoirement insuffisante dans notre pays. Nous aurions intérêt à investir davantage dans ce domaine, y compris au niveau de l'assurance maladie – la prévention faisant partie des missions de cette dernière. L'accentuation des efforts de prévention peut en effet avoir des répercussions favorables sur les dépenses de santé.

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