Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du vendredi 26 octobre 2018 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 — Après l'article 42

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Il s'agit d'un sujet très sensible. Aujourd'hui, la philosophie qui prévaut pour la fixation des prix est clairement l'intérêt du malade : c'est le critère qui intervient dans l'évaluation et c'est ainsi que sont fixés les prix dans tous les pays du monde.

Évaluer la recherche et développement est une idée séduisante, car la recherche publique, financée par des fonds publics, participe effectivement à ce développement, mais en réalité, c'est très compliqué à réaliser, car le développement d'un médicament représente parfois des années de recherche pour découvrir un gène, avec parfois très peu de temps pour aller du gène à la molécule ou, à l'inverse, énormément de temps pour modéliser une molécule et pour mener le développement. L'idée est donc séduisante, mais totalement irréaliste.

Il faudrait en outre que tous les pays du monde s'inscrivent dans cette nouvelle démarche, sous peine de dissuader toute l'industrie d'investir dans des brevets produits par un pays comme la France. Cela n'aurait donc de sens que s'il s'agissait d'un mouvement international, sans quoi toute la recherche française serait désinvestie par l'industrie du médicament, alors que nous avons besoin qu'elle achète les brevets. Cette idée ne me semble donc pas réaliste. Avis défavorable.

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