Intervention de Géraldine Bannier

Réunion du mercredi 24 octobre 2018 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

Je m'exprime au nom du groupe du Mouvement Démocrate et apparentés. Monsieur le ministre, la mission « Médias, livre et industries culturelles » recouvre un enjeu primordial : elle conditionne la vitalité d'acteurs-clés de notre vie démocratique, dont la diversité, le pluralisme et l'indépendance fondent l'émancipation des esprits et l'accès pour tous à une culture de qualité. Qu'il s'agisse des crédits consacrés au développement et au pluralisme des médias hors audiovisuel public ou des crédits dédiés au livre, à la lecture publique, à l'industrie musicale, ou à la protection des oeuvres sur internet, le Gouvernement manifeste un souci constant de faire évoluer les modes d'intervention de l'État pour répondre au mieux aux besoins de filières confrontées aux nombreux défis de la concurrence et de la mondialisation, ainsi qu'aux mutations permanentes, tant sur le plan technique et éditorial qu'en terme de stratégie commerciale, qu'entraîne la révolution numérique. Notre groupe se réjouit du renforcement, au programme 180, du Fonds de soutien à l'émergence et à l'innovation dans la presse, orienté vers l'innovation numérique. Nous apprécions également la pérennisation du Fonds de soutien aux médias d'information sociale de proximité, attendue par les acteurs de terrain, tant dans les zones rurales que dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.

Nous saluons de même l'augmentation des crédits affectés à l'Agence France Presse, une entreprise parmi les plus performantes de son secteur, de même que la confirmation des crédits du Fonds de soutien à l'expression radiophonique locale.

Le programme 334 « Livre et industries culturelles » affiche pour objectif de soutenir le développement et la diversité de la création littéraire et d'assurer une diffusion le plus large possible du livre et des pratiques de lecture. Nous ne pouvons évidemment qu'adhérer avec enthousiasme à cet objectif et au maintien des crédits – la diminution de 1 % recouvre une budgétisation par subventions et non plus par ressources affectées au Centre national du livre.

Les crédits alloués à la Bibliothèque nationale de France (BNF) augmentent, tout comme ceux du concours particulier aux bibliothèques de la dotation générale de décentralisation, pour faciliter et étendre l'ouverture des bibliothèques. Cela va dans le bon sens. Pour ce qui concerne le secteur musical, le groupe MoDem et apparentés salue la volonté de maintenir les moyens attribués au Bureau export de la musique française, tels qu'ils avaient été définis l'an passé, après de longues et âpres discussions. Toutefois, au regard de la très bonne tenue de nos artistes à l'étranger, il serait peut-être pertinent qu'à moyen terme, l'État augmente sa participation. La mobilisation annoncée de 5 millions d'euros pour le futur Centre national de la musique donnera au secteur un outil pour se structurer et accroître sa visibilité.

S'agissant des avances à l'audiovisuel public, l'effort de contribution au redressement des finances publiques partagé entre tous les acteurs se traduit par un objectif de 190 millions d'euros d'économies à l'horizon 2022. On peut tout de même s'interroger sur la portée stratégique de ce choix à terme. Des entreprises comme Arte ou France Médias Monde font déjà des efforts considérables, depuis des années, pour gagner en efficacité. Elles doivent cependant assumer des missions d'envergure au service du rayonnement culturel et démocratique en Europe et dans le monde et relever les enjeux de la présence numérique. France Télévisions, de son côté, doit engager plus franchement une réforme structurelle que la baisse de 5 % des concours publics d'ici à 2022 n'appelle pas assez fortement. Peut-être pourrez-vous vous prononcer sur le sujet.

Le groupe MoDem et apparentés votera les crédits de cette mission.

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