Intervention de Nicolas Hulot

Séance en hémicycle du mardi 3 octobre 2017 à 15h00
Fin de la recherche et de l'exploitation des hydrocarbures — Présentation

Nicolas Hulot, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Les débats, en commission et en séance publique, peuvent permettre d'y répondre, mais je ne me résignerai pas à ce qu'ils se résument au statu quo. Il faut savoir proposer autre chose.

Vous avez été nombreux à m'interroger en commission. Je voudrais vous apporter des réponses, dessiner la philosophie du Gouvernement pour cette transition que nous devons assumer. Se pose la question des entreprises, des filières industrielles et des emplois. D'ici à 2040, nous aurons le temps, et c'est la vertu de la progressivité de ce projet de loi, de construire avec les entreprises, avec les salariés, les évolutions nécessaires pour ne laisser personne de côté.

Nous engagerons très vite le dialogue avec les acteurs qui s'y préparent, pour identifier les compétences qui devront se transformer, les reconversions à envisager.

Plusieurs amendements, que nous aurons l'occasion d'examiner tout à l'heure ou demain, vont dans ce sens. Nous devons, en effet, réfléchir dès à présent à la reconversion de ces sites, si nous voulons que cette transition soit acceptée par la société.

Ainsi, la géothermie présente bien des points communs avec l'exploration d'hydrocarbures, sans l'inconvénient des émissions de gaz à effet de serre.

Dans d'autres cas, les énergies renouvelables peuvent offrir des solutions de reconversion intéressantes, en offrant plus de postes qu'il n'y aura d'emplois supprimés. Des passerelles peuvent être tissées entre ces acteurs, des formations pourront être proposées aux salariés.

Nous travaillerons avec les territoires concernés pour que leur avenir ne dépende plus de la seule exploitation des énergies fossiles, mais se fonde sur la diversité des ressources et des activités.

Ce projet de loi ne fait qu'accélérer le rythme normal qui est celui de l'exploitation des ressources naturelles : il y a toujours eu des gisements qui s'épuisent et des exploitations qui s'arrêtent. Mais cette fois, nous voulons porter une attention particulière à ces évolutions, en mobilisant tous les acteurs, les élus locaux, les entreprises, les centres de formation et les services de l'État et de ses opérateurs pour préparer la conversion des hommes et des femmes, ainsi que celle des territoires.

Au-delà de l'action globale que nous voulons mener en la matière, avec la filière et toutes les collectivités concernées, nous devrons aussi réfléchir dès 2018, avec une quinzaine de territoires dont certains pourraient être concernés par l'arrêt de l'exploitation des hydrocarbures, à la logique des contrats de transition écologique.

Le contenu de ces contrats est à inventer avec les territoires et les entreprises visées. À mon sens, il ne peut s'agir que d'un partenariat, une co-construction à définir dans un dialogue mené au niveau local et non ici.

Ce sont environ 3 500 emplois qu'il faudra réinventer d'ici à 2040.

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