Intervention de Frédérique Tuffnell

Séance en hémicycle du mercredi 31 octobre 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Préservation de la biodiversité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Tuffnell :

Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture.

L'édition 2018 du rapport mondial Planète vivante du WWF vient juste d'être rendue publique : en quarante ans, 60 % des vertébrés ont disparu du fait des activités humaines. Ce constat appelle à plus de deux minutes d'émotion, car le rythme de disparition des espèces s'accélère à en devenir vertigineux. Les animaux sauvages diurnes en sont réduits à devenir nocturnes, en contradiction avec leurs impératifs biologiques, pour éviter l'homme. Aujourd'hui, il reste 25 % d'espaces naturels préservés à l'échelle de la planète, valeur qui pourrait chuter à 10 % si nous ne faisons rien ; 25 % c'est trop peu, et 10 %, c'est la fin programmée de l'espèce humaine.

Pourquoi ? Outre le simple fait de constituer des habitats pour la faune sauvage, la nature nous rend des services, et ces fonctionnalités doivent être préservées. Le rapport que je viens de citer chiffre notamment le coût de l'air pur, de l'eau potable, de la pollinisation et de la fertilisation des terres. Le coût de l'inaction est estimé à 125 000 milliards de dollars par an, presque 60 % de plus que le PIB mondial ! La surconsommation des ressources naturelles, l'artificialisation des espaces, l'intensification des pratiques agricoles, la plastification des océans sont autant de causes de cet effondrement.

Et pourtant, j'observe que dans de nombreux territoires, partout en France, les agriculteurs, les naturalistes, les chasseurs, tous les usagers de la nature, sont capables de travailler ensemble pour construire des modèles agro-écologiques vertueux et productifs, qui rémunèrent les services rendus par les agriculteurs à la nature et à la société. Cette synergie des acteurs de terrain doit certainement inspirer les politiques publiques agricoles et environnementales pour ne plus opposer les agriculteurs aux autres acteurs de la biodiversité.

Monsieur le ministre, lors d'une récente matinale radiodiffusée, je vous ai perçu comme le ministre de la transition agro-écologique. Porterez-vous cette ambition au niveau européen ?

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