Intervention de Bénédicte Taurine

Séance en hémicycle du mercredi 31 octobre 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Avenir du statut de la fonction publique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBénédicte Taurine :

Après la criminalisation du mouvement syndical, les intimidations faites aux partis d'opposition, la casse du code du travail, l'affaiblissement des collectivités territoriales, vous vous attaquez à présent à l'un des piliers de notre République, le statut des fonctionnaires, qui avait été jugé « inapproprié » par le candidat Macron.

L'un de vos objectifs est la suppression de 120 000 emplois dans la fonction publique, avec la généralisation des embauches sous contrat et la suppression de certaines missions. Nous connaissons les conséquences de la contractualisation : à la SNCF, par exemple, a été ouverte une salle de repos accessible au mérite en fonction d'objectifs fixés par l'équipe managériale, ailleurs, il y a des concours avec des chèques cadeaux pour les agents dressant le plus de contraventions ou des pizzas récompensant 200 jours sans arrêt de travail ! Ce type de pratiques est-il au service des usagers, comme devrait l'être le service public ? Nous ne le pensons pas. Y aura-t-il bientôt un concours du nombre de toilettes à effectuer en moins de deux heures dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – EHPAD ? Nous posons la question.

Dans l'éducation nationale, le nombre de contractuels augmente, et ce n'est une réussite ni pour les élèves, ni pour ces personnes sans formation, sous contrats précaires et soumises aux pressions de l'administration. Notre groupe s'est déjà saisi de la défense du statut de la fonction publique. Pour nous, il est le seul à garantir que les fonctionnaires exercent leurs missions au service de l'intérêt général, en étant protégés de toute pression politique, patronale ou religieuse. Le statut de la fonction publique n'est pas un privilège, mais un modèle protecteur et nécessaire. Ce n'est ni de la démagogie, ni de la posture, ni du clientélisme, comme l'avait affirmé avec mépris M. Dussopt lors d'une précédente question.

Monsieur le Premier ministre, le Président Sarkozy voulait liquider l'héritage de mai 1968. L'objectif du Président Macron et de votre gouvernement est-il de liquider le statut de la fonction publique et, en conséquence, de liquider la République ?

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