Intervention de Géraldine Bannier

Séance en hémicycle du mercredi 31 octobre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

Les missions « Culture » et « Médias, livre et industries culturelles » conditionnent la vitalité d'acteurs-clés de notre vie économique et démocratique, acteurs qui oeuvrent chaque jour à l'émancipation des esprits et à l'accès de tous à la culture, ce qui est un enjeu primordial. Avec des crédits en augmentation de 21 millions d'euros, si l'on fait abstraction de la diminution induite par la réforme de la prise en charge des loyers budgétaires, la mission « Culture » traduit la vraie priorité que le Gouvernement lui accorde.

Ainsi, pour le programme 224, la montée en puissance du Pass culture, avec 29 millions d'euros affectés, la généralisation effective de l'éducation artistique et culturelle, et l'attention portée aux zones les plus éloignées de l'offre culturelle, avec en particulier le plan « Culture près de chez vous », participent pleinement à la stratégie volontariste d'irrigation de la culture voulue par le Gouvernement.

On note aussi l'attention accordée aux artistes afin de pérenniser leurs emplois, grâce à des dispositifs d'aides consolidés ou encore à l'inscription bienvenue de 18 millions d'euros pour compenser l'augmentation de la CSG.

À travers le programme 131 « Création », c'est un soutien accru aux réseaux de référence, aux résidences d'artistes, aux festivals, mais aussi aux initiatives locales et citoyennes relevant de l'économie sociale et solidaire qui est affirmé. Des projets d'investissement structurants sont aussi financés, tels que la Cité du théâtre, la rénovation de l'Opéra national de Paris ou encore la relocalisation du Centre national des arts plastiques.

S'agissant du programme 175 « Patrimoines », nous nous arrêtons particulièrement sur l'importance du fonds réservé aux collectivités à faible potentiel financier, à mettre en parallèle avec les moyens alloués à la mise en valeur des grands monuments nationaux – car notre patrimoine est riche de sa diversité et de ses multiples dimensions, et mérite partout la plus grande attention. Par ailleurs, la réévaluation des crédits déconcentrés en faveur de l'archéologie, qui découle de la mission-flash conduite à l'Assemblée, devrait mettre un terme aux redéploiements habituellement effectués depuis les crédits relatifs aux monuments historiques.

Pour ce qui concerne la mission « Médias, livre et industries culturelles », l'État cherche constamment à faire évoluer ses modes d'intervention afin d'apporter les réponses les plus efficientes possibles à des filières qui font face à de nombreux défis, dans un univers concurrentiel et mondialisé du fait de la révolution numérique et des mutations très multiples qu'elle engendre.

Ainsi, dans le programme 180, on note un renforcement du fonds de soutien pour le développement de la presse, orienté vers l'innovation numérique, ainsi que la pérennisation du fonds de soutien aux médias d'information sociale de proximité, pérennisation très attendue par les acteurs de terrain, tant dans les zones rurales que dans les quartiers prioritaires de la ville. L'augmentation des crédits alloués à l'Agence France-Presse, entreprise parmi les plus performantes dans son secteur, est aussi à saluer, de même que la confirmation des crédits pour le fonds de soutien à l'expression radiophonique locale.

Quant au programme 334 « Livre et industries culturelles », l'objectif fondamental poursuivi est de soutenir le développement et la diversité de la création littéraire, et d'assurer une diffusion la plus large possible du livre et des pratiques de lecture. Nous ne pouvons évidemment qu'adhérer pleinement à cet objectif. L'augmentation des crédits alloués à la Bibliothèque nationale de France ainsi que des crédits du concours particulier « Bibliothèques » de la dotation générale de décentralisation, pour ouvrir plus et mieux les bibliothèques, poursuit le même louable objectif.

Pour ce qui concerne le secteur musical, le groupe MODEM et apparentés salue le maintien des moyens attribués au Bureau Export de la musique française. Toutefois, une participation accrue de l'État, au regard de la très bonne tenue de nos artistes à l'étranger, serait peut-être à envisager, sur une trajectoire de moyen terme. La mobilisation annoncée de 5 millions pour le futur Centre national de la musique est positive car le secteur pourra s'appuyer sur cet outil innovant pour se structurer et gagner en visibilité.

Enfin, s'agissant de la mission « Avances à l'audiovisuel public », si l'effort de contribution au redressement des finances publiques est partagé entre tous les acteurs, avec comme objectif final 190 millions d'économies à l'horizon 2022, on s'interroge sur la portée stratégique de ce choix à terme quand des entreprises comme Arte ou France Médias Monde font des efforts conséquents pour gagner en productivité depuis des années tout en devant répondre à des missions cruciales en termes de rayonnement culturel et démocratique en Europe et dans le monde. Se pose aussi la question de la restructuration de France Télévisions, engagée mais à poursuivre.

Pour conclure, parce qu'il croit en l'idée, diversement exprimée selon les latitudes et les coutumes, qu'un homme sans culture est pareil à un arbre sans fruits ou bien à un zèbre sans rayures, le groupe MODEM et apparentés votera avec enthousiasme les crédits de ces missions, pour que les exclus de la culture ne le soient plus.

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