Intervention de Gabriel Serville

Séance en hémicycle du mardi 3 octobre 2017 à 15h00
Fin de la recherche et de l'exploitation des hydrocarbures — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Je m'exprime au nom de mon groupe, mais surtout en mon nom personnel et au nom de la Guyane, que je représente sur les bancs de l'Assemblée nationale.

Je remercie tous d'abord tous nos collègues qui, au cours de leurs interventions, ont mentionné la Guyane. Je les en remercie, car on ne peut pas en dire autant tous les jours. S'ils l'ont fait, c'est parce qu'ils ont pris conscience qu'il se passe, avec ce projet de loi, quelque chose de très particulier concernant la Guyane. Cela n'a pas été le cas de l'ensemble de nos collègues, tous n'étant pas imprégnés de la même manière des problématiques de la Guyane.

Je rappelle simplement – certains d'entre vous le savent peut-être déjà – qu'aux mois de mars et d'avril, les Guyanais ont défilé dans les rues de Cayenne, de Saint-Laurent-du-Maroni, de Kourou et de Saint-Georges pour dire non à la politique qui y avait été menée par les différents gouvernements successifs. Le Gouvernement a apporté un certain nombre de réponses aux interrogations exprimées : nous avons entendu dire qu'il les avait évaluées à hauteur d'une cagnotte de 3 milliards d'euros.

Aujourd'hui, les Guyanais se demandent où le Gouvernement va prendre ces 3 milliards pour répondre à leurs aspirations. À un moment donné, nous avons considéré que la poursuite du projet d'explorations d'hydrocarbures au large des côtes de la Guyane pouvait constituer un moyen d'accompagner le Gouvernement pour répondre positivement aux interrogations de la Guyane. Or il s'est trouvé que, plutôt que d'aller dans une direction positive, il n'a consulté personne sur le territoire guyanais : aucune collectivité ni aucun élu. Nous avons donc considéré qu'une telle attitude trahissait un grave manque de respect à l'égard des élus de la Guyane.

Par ailleurs, nous avons également considéré qu'elle témoignait d'un déni de démocratie : une loi a en effet accordé à la collectivité régionale de la Guyane la compétence de délivrance des titres miniers. Or ce projet de loi fait fi de cette compétence.

C'est pourquoi je voterai en faveur de la motion de renvoi en commission : il doit être possible de vous dire une nouvelle fois, monsieur le ministre d'État, à quel point nous regrettons la méthode qui a été choisie pour faire adopter ce projet de loi.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.