Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du mardi 3 octobre 2017 à 15h00
Fin de la recherche et de l'exploitation des hydrocarbures — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

C'est l'ensemble des politiques de notre pays qui doivent être pensées à partir de l'écologie. L'économie doit être subordonnée à deux impératifs : l'amélioration des conditions de vie et la reconduction de nos possibilités de survie. Ce n'est pas rien. Considérer l'environnement comme un supplément d'âme, une décoration qui permettrait à un gouvernement par ailleurs dominé par les intérêts destructeurs de la finance de se repeindre en vert, cela suffit.

Autant nous vous reconnaissons du mérite, monsieur le ministre d'État, autant nous craignons que vous soyez ce supplément d'âme pour ce gouvernement sans coeur. Il faut comprendre l'urgence de diminuer les dégâts que cause notre production sur nos conditions de vie et de survie. L'un des outils politiques immédiats que nous avons imaginés à cet effet porte un nom qui vous semblera peut-être étrange : le protectionnisme solidaire. Nous devons produire en France ce qu'il est possible d'y produire en émettant moins de gaz à effet de serre. C'est la première fois, dans l'histoire des idées économiques, que le protectionnisme est une idée solidaire. Et s'il s'articule à une vraie politique écologiste, il concourt à la protection d'un bien commun à toute l'humanité : notre écosystème.

L'humanité doit aujourd'hui faire face à un défi immense, le défi d'une vie bonne pour toutes et tous, le défi d'une possibilité de survie pour notre espèce, et les petits esprits qui ne cherchent qu'à accumuler un peu plus d'argent ne sont pas à sa hauteur. Comme l'écrivait Jean Jaurès, dont les mots résonnent tout particulièrement en ce lieu où il se battit si souvent pour le peuple : « L'égoïste voit net et il voit faux ; comme il ne s'intéresse qu'aux combinaisons qui le peuvent servir sans délai, il les perçoit en un merveilleux relief ; mais comme il ramène tout à la mesure de sa propre personne et qu'il en grossit démesurément la valeur, il fausse par là même tous les rapports. [… ] Ceux-là n'ont point un regard vaste [… ], qui ramènent tout l'horizon à n'être qu'une proie. » Nous espérons que vous n'êtes pas de ces égoïstes, et conditionnons notre vote à la suppression du droit de suite.

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