Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du vendredi 2 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Agriculture alimentation forêt et affaires rurales

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Je connais, monsieur le député, votre passion pour les sujets agricoles et européens. Vous le savez, le Gouvernement a exprimé clairement son opposition à une baisse du budget de la PAC. La France ne suivra donc pas la Commission sur ce point : c'est impossible, car il y va de l'avenir de notre agriculture.

D'autre part, nous voulons une politique agricole commune qui soit européenne et intégrée. Nous nous battrons pour cela, car il est hors de question de couper la PAC en rondelles, pays par pays.

La PAC sur laquelle nous allons engager les négociations doit d'abord protéger les agriculteurs, c'est là un impératif. Les agriculteurs en ont besoin, on l'a évoqué, pour faire face à un certain nombre de crises. Cette protection doit concerner les revenus, notamment à travers les aides découplées, mais aussi les aléas, qu'ils soient climatiques ou sanitaires, en particulier dans les zones fragiles et éloignées : c'est l'objet des ICHN et du POSEI – programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité.

Autre enjeu indispensable de la PAC : l'accompagnement de la montée en gamme des filières. Elle peut le faire à travers les aides couplées et les programmes opérationnels, notamment au bénéfice des signes de qualité.

Il faudra enfin veiller à l'autonomie alimentaire. La PAC devra évoluer, notamment sur la conditionnalité des aides et sur le verdissement, c'est là une évidence. Espérons aussi que nous parviendrons à la simplifier, car de nombreux agriculteurs ne peuvent solliciter les aides faute de connaître les procédures.

Vous avez raison, les pratiques agraires doivent changer. Les prairies sont en effet des pièges à carbone ; il faut donc cesser de retourner les sols et de labourer à l'excès. L'élevage en prairie est essentiel, et vous savez combien j'y suis attaché. Aussi le Gouvernement s'emploiera-t-il à soutenir l'élevage, en France comme en Europe.

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