Intervention de Jimmy Pahun

Séance en hémicycle du lundi 5 novembre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJimmy Pahun, rapporteur pour avis de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, cher collègue Ahamada, j'y étais, moi, ce week-end, à Saint-Malo, avec quelques-uns d'entre vous ! J'ai eu la chance d'assister à un spectacle fabuleux : il fallait voir cette foule de passionnés et de curieux s'amasser au plus près de l'eau pour apercevoir le départ de la Route du Rhum et ces femmes et ces hommes qui prenaient la mer. Mêlé à elle, dans une ville en fête, j'ai pensé un instant que la France entière était pareille à la cité corsaire et que les Français, où qu'ils se trouvent, célébraient la mer – un instant seulement, car la réalité est différente. Nous le savons tous dans cet hémicycle : les Français, hélas, ne sont pas des marins. La mer a cessé d'être pour eux un objet de fascination, évoquant l'aventure et le progrès, alors même que nous disposons d'atouts formidables et que l'économie bleue offre de nombreux débouchés.

Ce constat établi, nous avons toutefois des raisons d'être optimistes. Le Gouvernement a pris la pleine mesure des enjeux maritimes et s'est engagé dans une politique résolument favorable à l'économie bleue. Sans doute cela est-il dû au tropisme havrais du Premier ministre – ce que l'on vérifiera probablement lors du prochain comité interministériel de la mer. Je m'en félicite, car je crois au rôle de l'État et en sa capacité et son devoir d'inciter, de faciliter, de financer et de guider, au service de l'intérêt général. Le budget que nous examinons aujourd'hui est un des principaux leviers qu'il nous faut actionner pour donner à la puissance publique les moyens d'y parvenir.

Les crédits octroyés l'année dernière ont été maintenus pour 2019. Je suis tout particulièrement satisfait de l'accroissement de l'engagement financier de l'État au profit de la SNSM, de la pérennisation des exonérations de cotisations sociales patronales pour la marine de commerce, de la hausse des crédits alloués à l'action interministérielle de la mer, après plusieurs années de gels et d'annulations importantes, enfin de l'augmentation des crédits servant à financer le dragage des accès aux grands ports maritimes.

Si ce panorama est globalement très positif, je voudrais toutefois, madame la ministre, appeler votre attention sur un point. Les effectifs relatifs au programme « Affaires maritimes » ont baissé de 10 % depuis 2010. Or, cette année encore, le plafond d'emploi a été réduit. Il est pourtant primordial que, au-delà des moyens financiers, nous conservions des moyens humains à la hauteur des enjeux de la sécurité maritime.

C'est d'autant plus important que nous allons devoir faire face à des défis encore plus grands, en raison de l'imminence du Brexit. Il est à cet égard impérieux de s'accorder avec le Royaume-Uni sur la pêche : nous ne pouvons accepter la déréglementation brutale de ce secteur d'activité. L'épisode récent de la Saint-Jacques nous a permis d'entrevoir quelles tensions et quels abus cela engendrerait.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.