Intervention de Jean-Baptiste Djebbari

Séance en hémicycle du lundi 5 novembre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Baptiste Djebbari :

Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent. Ce lieu commun de l'écologie, attribué, sûrement à tort, à Chateaubriand donne pourtant bien la mesure du processus de mutation environnementale qui affecte aujourd'hui la planète. Il suggère toutes ses conséquences en termes de déclin de la biodiversité et de dérèglement climatique sous l'impact des activités humaines. C'est pourquoi, au-delà de cette « doxa », la transition écologique et solidaire n'est ni un oxymore ni une expression creuse.

La transition écologique que nous mettons en oeuvre doit braver les changements climatiques qui se produisent partout et provoquent des phénomènes météorologiques extrêmes, de plus en plus fréquents, de plus en plus intenses. Pour cette seule année, la liste ne cesse de s'allonger, des inondations dans l'Aude aux violents orages italiens du week-end, en passant par les incendies qui ravagent la Californie chaque été, et sans parler des tremblements de terre qui se produisent sur toute la planète. Il est urgent d'endiguer cette consommation à crédit sur la nature.

C'est la raison pour laquelle la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte fixait, en 2015, des objectifs ambitieux en matière de réduction de la consommation des énergies fossiles, et d'augmentation de la production d'énergies renouvelables. Dans ce droit fil, Nicolas Hulot mobilisait l'ensemble des acteurs pour accélérer la transition et mettre en oeuvre l'accord de Paris et son plan d'action en faveur du climat.

Il faut aller plus loin encore, en oeuvrant notamment contre la précarité énergétique : c'est le caractère solidaire de cette transition. Notre pays compte, en effet, près de 4 millions de passoires thermiques, soit autant de facteurs de vulnérabilité qui touchent le portefeuille et la santé des moins aisés d'entre nous. La solidarité, c'est aussi aider les ménages modestes à payer leurs factures d'électricité, de gaz, de fioul et de bois. C'est l'objet de la revalorisation de 150 à 200 euros du chèque énergie qui bénéficie à presque 4 millions de Français.

Dans le budget 2019, les dépenses affectées à la transition écologique et solidaire sont de 34 milliards d'euros, soit 1 milliard de plus qu'en 2018. N'en tirons ni gêne ni gloire : ces dépenses sont tout simplement nécessaires ! Elles s'articuleront avec la programmation pluriannuelle de l'énergie, moment important de l'agenda politique qui portera les priorités de la France en la matière pour les dix prochaines années.

J'en viens plus précisément au débat qui va nous occuper dans les prochaines minutes. Vous le savez, la dégradation de la qualité de l'air tue 48 000 Français chaque année. Sont en cause, en particulier, les polluants émis par le secteur des transports : oxydes d'azote, particules des gaz d'échappement, monoxyde de carbone. Il me semble en conséquence nécessaire d'appeler votre attention sur les aides à l'acquisition de véhicules propres. Elles sont nécessaires au rajeunissement de notre parc automobile, et elles visent à réduire drastiquement la pollution par particules fines et les émissions gaz à effet de serre.

Pour les millions de Français qui prennent chaque jour leur voiture, nous mettons en oeuvre des mesures concrètes comme le bonus écologique pour l'acquisition de véhicules électriques, que ce soit une auto, une moto, un scooter, un vélo. Il est maintenu et peut atteindre 6 000 euros.

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