Intervention de Christophe Castaner

Séance en hémicycle du mardi 6 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Administration générale et territoriale de l'État

Christophe Castaner, ministre de l'intérieur :

Monsieur le président, madame la présidente de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, monsieur le président de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, mesdames, messieurs les rapporteurs spéciaux et rapporteurs pour avis, mesdames, messieurs les députés, j'ai le plaisir d'introduire aujourd'hui devant vous la discussion consacrée à l'examen des crédits du ministère de l'intérieur pour 2019.

Pour le nouveau ministre de l'intérieur que je suis, cet exercice est évidemment très important et m'offre l'avantage – je vous le dis en toute transparence – de défendre un budget qui reflète les ambitions très élevées du Gouvernement s'agissant des affaires intérieures du pays. Ce budget traduit en effet une priorité politique claire, reflétant la conscience qu'ont le Président de la République et le Premier ministre de l'importance des missions exercées par le ministère de l'intérieur. Celles-ci sont en effet tout à fait centrales pour l'action de l'État comme aux yeux de l'ensemble de nos concitoyens.

Pour la seconde année consécutive, les moyens du ministère de l'intérieur connaîtront une augmentation sensible : ses crédits progresseront, à périmètre constant, de 3,4 % en 2019, soit un accroissement de 575 millions d'euros – à rapporter à l'augmentation moyenne des budgets des différents ministères qui, vous le savez mieux que moi, mesdames, messieurs les parlementaires, s'élève à 0,8 %. C'est là une orientation forte de ce quinquennat : dans tous les domaines d'action du ministère de l'intérieur, non seulement nous consolidons les efforts passés et les inscrivons dans la durée, mais nous les accentuons.

L'augmentation des moyens du ministère de l'intérieur concerne au premier chef le budget de la sécurité intérieure. La sécurité est la première de nos priorités. Voilà pourquoi les moyens de la police et de la gendarmerie connaîtront à nouveau, en 2019, une hausse très significative, à hauteur de 335 millions d'euros, soit une progression de 2,6 %. Si l'on prend un peu de recul, on constate que ces deux forces bénéficient d'une hausse globale de leurs crédits de 12 %, soit de 1,4 milliard d'euros, par rapport à 2015, et que le budget de fonctionnement et d'investissement des services connaît, depuis cette date, une augmentation de plus de 17 %, soit de près de 350 millions d'euros. Le message est donc clair : les mesures qui étaient hier exceptionnelles et limitées dans le temps – je veux parler des différents plans de remise à niveau du budget des forces de sécurité – sont pérennisées – c'était la force du budget pour 2018 – et aujourd'hui inscrites dans la durée. Les moyens des forces de sécurité sont restaurés, après des années de réduction d'emplois et de compression des moyens de fonctionnement de la sécurité intérieure, qui ont nourri un malaise grandissant au sein des forces ; celui-ci, vous vous en souvenez, s'était particulièrement manifesté en 2016 et en 2017.

Mais le Gouvernement ne s'est pas satisfait de cette consolidation des moyens des forces de sécurité. Il a souhaité accentuer l'effort dans trois principaux domaines : les effectifs, l'immobilier et l'équipement de la police et de la gendarmerie.

Concernant les effectifs de la police et de la gendarmerie, il faut rappeler que, entre 2007 et 2012, 12 516 emplois de policiers et de gendarmes avaient été supprimés. Les efforts déployés lors de la précédente législature n'avaient pas permis de ramener l'état des forces à son niveau de 2007. Pourtant, la menace terroriste s'est affirmée et mobilise de manière inédite, comme vous le savez, nos forces de sécurité. L'exigence qui s'impose à nous – assurer la sécurité de nos concitoyens au quotidien, face aux grands comme aux petits délits – est évidemment toujours aussi forte. C'est pourquoi le Président de la République s'est engagé devant nos concitoyens à créer 10 000 emplois de policiers et de gendarmes, pour inverser la tendance et garantir le renforcement effectif de ces deux forces sur le terrain. Cet engagement, nous l'exécutons méthodiquement. Ainsi, en 2019, 2 000 policiers et gendarmes supplémentaires, qui ont été formés en 2018, seront affectés à des unités opérationnelles, et 2 500 militaires et policiers seront recrutés, au bénéfice de toutes les composantes de la sécurité intérieure : sécurité publique, quartiers de reconquête républicaine, police aux frontières et services de renseignement.

Concernant les équipements de nos forces de sécurité, grâce au niveau atteint par le budget pour 2019, nous allons pouvoir donner corps à notre projet : permettre à la police et à la gendarmerie d'assumer des ambitions renouvelées, respectées et tirant le meilleur parti des progrès de la technologie. Nous avons ainsi prévu, par exemple, la commande de 5 800 véhicules neufs au profit des deux forces en 2019, pour un budget de 137 millions d'euros ; cela constituera l'investissement le plus important depuis huit ans, avec plus de 1 600 véhicules de plus que la moyenne de ces dernières années. C'est en procédant de cette manière que nous pourrons véritablement améliorer l'état du parc, faire baisser l'âge moyen des véhicules, qui dépasse aujourd'hui sept ans, et organiser la montée en gamme du parc automobile.

En matière d'équipements technologiques, les forces de sécurité doivent adapter leurs modèles d'action en tirant parti des progrès de la technologie. C'est l'un des axes forts de la police de la sécurité du quotidien. Grâce aux tablettes et aux smartphones, les forces de sécurité disposent d'un accès facilité aux systèmes d'information. Elles peuvent développer de nouveaux modèles de mobilité et renforcer le caractère opérationnel des services sur le terrain. À la fin du premier trimestre de 2019, 50 000 tablettes NEOGEND… non, excusez-moi, 50 000 tablettes et smartphones NEOPOL et 67 000 équipements NEOGEND auront été déployés.

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