Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du mardi 6 novembre 2018 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Mission sécurités (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Madame la rapporteure spéciale, nous ne sommes pas des perdreaux de l'année – vous non plus, d'ailleurs. Sachant que nous ne pouvons lever le gage nous-mêmes, nous vous invitions à le faire. L'excellent amendement de mon collègue David Habib vous invitait à trouver des solutions budgétaires. Nous n'avons pas eu l'outrecuidance de rappeler les choix budgétaires que vous avez faits en début de mandat, qui vous empêchent de dégager les marges de manoeuvre dont nous avons besoin aujourd'hui.

Monsieur le ministre, je vous fais confiance, mais je suis surpris de votre argument relatif à la difficulté, pour notre jeunesse, de s'engager dans les forces de sécurité. On avait entendu partout qu'après la période tragique des attentats, un mouvement d'engagement civique s'était traduit par des vocations de fonctionnaires, notamment dans la sécurité civile et dans les autres formes de sécurité. Si ce mouvement s'est tari, nous devons le regretter ; pour ma part, cela m'inquiète.

Vous avez également évoqué la mutualisation des corps de la police et de la gendarmerie. Nous sommes tous témoins, dans nos territoires, de ces coopérations. Je crois que le travail a déjà été mené en ce sens et qu'on est arrivé au terme des mutualisations, à moins que vous ayez des formules magiques. Si nous sommes tous d'accord pour reconnaître qu'il faut mutualiser et moderniser, j'aimerais que nous intégrions dans nos débats budgétaires sur les forces de sécurité un nouveau facteur : la présence sur le territoire, sous une forme ou sous une autre, d'un nombre important d'hommes et de femmes qui quadrillent l'espace, préviennent et enquêtent – améliorant ainsi notre qualité de vie et notre sentiment de sécurité, mais, surtout, allégeant le budget de la justice en aval. Nous avons trop peu insisté sur le rôle de prévention de la puissance publique. Y aurait-il un indicateur montrant que la prévention, en amont, la création d'un poste de policier ou de gendarme, contribue à désengorger un peu les prisons et les services de la justice ? J'aimerais que l'on puisse envisager cette approche à l'occasion de projections budgétaires pluriannuelles.

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