Intervention de Christophe Castaner

Séance en hémicycle du mardi 6 novembre 2018 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Mission sécurités (état b)

Christophe Castaner, ministre de l'intérieur :

Comme j'ai appris à veiller à parler systématiquement de la police et de la gendarmerie, je vais répondre aux deux amendements. Vous avez ciblé l'immobilier dans l'un et les véhicules dans l'autre en distinguant la police et la gendarmerie, mais le problème est réel pour les deux corps dans ces deux domaines. Plutôt qu'une approche ciblée, nous avons une approche ambitieuse et globale.

J'étais ce matin dans le département du Nord, à Aulnoye-Aymeries, où j'ai visité un commissariat dans lequel quarante personnes se partagent 300 mètres carrés dans des conditions inqualifiables et infâmes. J'ai annoncé l'engagement de l'État de lancer un programme immobilier, en lien avec le maire qui propose un terrain, parce qu'il est évident que les conditions de travail ne sont pas satisfaisantes ; cela n'est pas vrai partout, mais elles sont totalement scandaleuses à certains endroits, et il faut donner des moyens.

C'est la raison pour laquelle nous avons porté le budget immobilier à 301 millions d'euros, dont 196 millions pour la police et 105 millions pour la gendarmerie. Je prends l'engagement, si j'exerce ces responsabilités de ministre dans la durée, de maintenir cet effort exceptionnel pendant trois ans.

Nous travaillons aussi sur la question du gros entretien, parce que nous n'avons pas donné à nos services, en particulier au secrétariat général du ministère de l'intérieur, la capacité d'intervention pour l'entretien des bâtiments, ce qui a entraîné le pourrissement de certaines situations obligeant ensuite à reconstruire ou à déménager. Nous consentons un effort sans précédent, puisque nous multiplions par trois le budget du gros entretien, notamment dans le secteur de la police, pour le porter à 48 millions d'euros. Je vous proposerai de le porter à 50 millions d'euros l'année prochaine. Nous pourrions effectivement faire plus, mais notre gestion budgétaire est responsable.

Le budget alloué aux véhicules n'a jamais été aussi élevé depuis dix ans – je remonte à plus loin que huit ans – , et je vous propose dans le budget l'acquisition de 3 000 voitures pour la police pour un coût de 72 millions d'euros et de 2 800 voitures pour la gendarmerie pour 61 millions d'euros. En effet, nous connaissons la situation du parc automobile : plus de 30 000 véhicules avec une moyenne d'âge de sept ans. Il s'agit d'un vrai problème, qui nous oblige à renouveler ce parc. Voilà pourquoi le budget qui vous est proposé dans ce domaine est le plus élevé des dix dernières années.

Il est raisonnable de se doter de ces moyens, et nous sommes défavorables à l'adoption de vos amendements.

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