Intervention de Bérengère Poletti

Réunion du mercredi 24 octobre 2018 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBérengère Poletti :

La partie urbaine de ce rapport est affolante lorsque l'on observe les enjeux dans certaines villes. Je me souviens notamment du chiffre de 90 millions d'habitants dans les deux villes qu'Hubert Julien-Laferrière a cité. Nous nous disons que les enjeux sont importants du point de vue de l'eau et des déchets, de l'environnement et des transports. Dans cette optique l'aide publique au développement devra soutenir ces villes dans ces pays en voie de développement. Je souhaite dire que l'on peut caractériser l'APD de deux voire de trois manières. Sa faiblesse : ses crédits ont considérablement baissé, il fallait que la France se remette à la page l'objectif était à 0,55 % du PNB mais beaucoup de pays en Europe ont atteint 0,7 %. Même à 0,55 % nous ne sommes pas arrivés au bout d'un objectif certes un peu théorique, mais malgré tout suivi par d'autres pays. Cette APD est opaque nous n'en voyons qu'une petite partie à la Commission des Affaires Étrangères. De nombreuses options existent, c'est pour cette raison que dans le rapport que nous avions présenté avec Rodrigue Kokouendo nous avions proposé la mise en place d'un secrétariat d'État ou d'un haut-commissaire, ou d'un ministre qui incarne cette politique. Cela permettrait de donner une meilleure transparence à cette politique. Concernant la structure qui doit changer, nous avons évoqué l'aspect bilatéral, multilatéral. Lorsque l'aide publique au développement a baissé c'est le volet bilatéral qui en a fait les frais car il est plus facile et plus discret de le baisser plutôt que l'aide allouée au volet multilatéral. Les enjeux sont très importants, il faut insister sur les initiatives françaises en termes de défense. Nous avions auditionné le Mali qui nous disait combien il était essentiel de pouvoir vivre en sécurité afin de pouvoir se développer. Les diasporas ont aussi un rôle important. Nous revenons d'un déplacement aux Comores où la diaspora est constituée de 500 000 franco-comoriens qui habitent en France et qui représentent 25 % du PIB des Comores. C'est considérable bien que nous en parlions peu. L'un des enjeux est de passer de 10 milliards d'euros à 15 milliards d'euros (ce qui représente 0,55 % du PIB). Même avec l'augmentation de 1 milliard d'euros d'autorisation d'engagement nous sommes encore en dessous de ce que nous aurions dû faire pour atteindre les objectifs en matière d'autorisation d'engagement. Nous restons loin du compte en matière de crédits de paiements. Il est vrai qu'il n'est pas facile de dépenser d'un coup des crédits de paiement qui arrivent de manière importante, mais lorsque nous entendons les ONG, nous savons que les besoins des pays sont importants, et qu'elles savent comment les dépenser. Je rappelle que la Grande-Bretagne qui alloue 0,7 % de son PIB en APD a réalisé cette prouesse en 2 ans et a mis en place une commission indépendante pour contrôler l'allocation de l'APD. Le rapport a relevé les côtés contraignants d'une telle commission mais cela assure une transparence et un contrôle des problématiques de corruption qui peut exister dans ces pays que l'on peut aider. Le groupe LR s'abstiendra lors du vote. Ce n'est pas une abstention sanction mais une abstention en raison du fait que nous ne sommes pas satisfaits des objectifs en termes de crédits de paiement. Malgré tout nous sommes satisfaits de la hausse de un milliard d'euros de crédits de paiement.

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