Intervention de Hubert Julien-Laferrière

Réunion du mercredi 24 octobre 2018 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Julien-Laferrière, rapporteur pour avis :

Le fonds vert est un outil à la fois d'adaptation et d'atténuation du réchauffement climatique. Il faut lutter contre, mais ses conséquences sont déjà là, en particulier dans les pays en développement alors que nous qui sommes responsables sommes encore préservés. C'est quand même 200 millions d'euros dans le budget 2019, dont 150 millions de recettes des taxes financières et 50 millions du programme 110. Ce que vous proposez, à budget constant, c'est de prendre 15 millions au bilatéral pour le mettre dans le fonds vert. Je rappelle ce qu'Hervé Berville a dit, c'est que l'atténuation et l'adaptation font partie des priorités sectorielles de notre aide. Notre aide bilatérale est donc aussi beaucoup sur des projets d'adaptation au changement climatique. Je crois que l'équilibre sur lequel une majorité, voire une presque unanimité de parlementaires ici présents, est tombée d'accord, c'est que l'aide au développement doit profiter davantage au bilatéral pour rattraper ce qui a été perdu – je parlais de 40 % de crédits budgétaires perdus sur le bilatéral parce que c'était une variable d'ajustement du budget. Aujourd'hui, l'aide bilatérale est fléchée prioritairement vers l'éducation, le changement climatique et les politiques d'adaptation et également la lutte contre les fragilités. Donc je crois qu'il faut garder cet équilibre. Jérôme Lambert parlait des 100 milliards d'euros d'engagement de la communauté internationale sur le changement climatique et sur les politiques d'adaptation, le fonds vert est une contradiction, comme l'ensemble de notre politique de développement et des projets d'adaptation. Nos projets d'adaptation ne sont en effet pas toujours compatibles avec les accords de Paris.

On confond deux choses. Cent milliards, c'est un objectif de la conférence de Copenhague, stipulant que la communauté internationale devait consacrer 500 milliards d'euros à la lutte contre le changement climatique et à l'adaptation dans les pays en développement. Le fonds vert a été créé pour contribuer à cela, mais au-delà, parmi les cent milliards de la communauté internationale, on comptabilise aussi les projets. 200 millions d'euros sur 2019, cela correspond presque à la moitié de l'engagement pluriannuel sur quatre ans pris l'an dernier. Los de la conférence de reconstitution, nous allons être forcés d'augmenter cette contribution. Je rappelle que c'est d'abord la taxe sur les transactions financières qui finance ce fonds vert. Je m'en tiens à cette trajectoire, à l'augmentation de l'aide publique au développement dans le bilatéral, sans se faire au détriment du multilatéral, qui augmente également. Encore une fois, les outils de lutte contre le changement climatique c'est le fonds vert mais aussi l'ensemble des projets menés par notre politique de développement, donc je donne un avis favorable.

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